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L'icône de l'opposition à la junte birmane

Retour sur le parcours tragique de ce petit bout de femme, digne et déterminé. Avec cette interrogation : comment poursuivre son combat après un si long isolement ?
Article rédigé par franceinfo
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Elle a souvent été comparée à Nelson Mandela, qui a conquis le pouvoir après 27 ans de captivité dans les geôles sud-africaines. Mais cette dissidente à la silhouette toute frêle saura-t-elle retrouver une place sur la scène politique birmane, après ses sept ans de captivité loin du monde ?

Aung San Suu Kyi, fille du héros assassiné de l'indépendance birmane, est toujours l'icône qu'elle était. Son aura semble intacte, au point d'en faire oublier les 2.200 autres opposants emprisonnés. Mais la junte militaire demeure toute puissante. Et son parti , la Ligue nationale pour la démocratie, a été dissout.

C'est bien la LND pourtant qui, il y a vingt ans, avait humilié le régime militaire, en remportant 392 des 485 sièges. La "Dame" de Rangoun devenait alors la bête noire des généraux, qui refusant de s'incliner, n'auront eu de cesse de la priver de sa liberté. Elle aura été détenue ou surveillée pendant 15 des 21 dernières années.

Mais Aung san Suu Kyi n'a jamais rien perdu de sa dignité et s'est toujours voulu fidèle à son peuple. Après des étude à Oxford, et un mariage avec un universitaire britannique (dont elle aura deux enfants), elle aurait pu se tenir à l'écart de la dictature. Mais en 1988, elle revient au chevet de sa mère malade en Birmanie et n'en repartira jamais. Même quand son époux décèdera lui d'un cancer en Grande-Bretagne en 1999 - elle craignait en quittant Rangoun de ne plus pouvoir y remettre les pieds.

ELLE VEUT "TWITTER" AVEC LE MONDE ENTIER

Coupée de sa famille, coupée du monde, voire coupée de son pays, celle qui est devenue une véritable "institution" (selon Maung Zarni, chercheur de la London School of Economics) a-t-elle encore un avenir et un rôle à jouer ? Certains la voient aujourd'hui marginalisée, dans une Birmanie métamorphosée depuis son placement en résidence surveillée. Les cafés internet et téléphones portables ont fait leur apparition à Rangoun, la capitale a vu surgir des buildings. Saura-t-elle ce refaire une place dans la Birmanie d'aujourd'hui ? La dissidente a semblé dire oui, en faisant savoir qu'elle voulait à sa sortie "twitter" avec les jeunes du monde entier...

Cécile Quéguiner, avec agences

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