JO de Pékin, la confusion continue
A l'aune des événements de ces derniers jours, on peut se demander si, après tout, les efforts des opposants aux JO de Pékin et leur "succès" médiatique ne s'avèreront pas d'avantage efficaces qu'anecdotiques. Présentés au départ comme le fait de minorités, coups d'éclat et manifestations mettent en lumière chaque jour le décalage entre le régime chinois et le reste du monde.
Au point que le dossier des Jeux ait pris l'apparence d'une "patate chaude". Chaque jour donne lieu à une prise de position, un débat, une manifestation de par le monde. Depuis hier, on sait que le premier ministre anglais Gordon Brown ne se rendra pas à la cérémonie d'ouverture, sans qu'il ne s'agisse pour autant d'un "changement de position" ou d'un "boycott". A l'époque où le moindre positionnement diplomatique se veut un signe fort, on s'interroge sur le sens de cette décision.
La Chine vient par ailleurs d'annoncer avoir "mis au jour" et démantelé deux groupes terroristes de la région autonome du Xinjiang (nord-ouest) qui auraient prévu "d'enlever des athlètes des JO".
Toujours dans la matinée, sept experts de l'ONU ont fait part dans un communiqué commun de leur "profonde inquiétude" sur la répression au Tibet. En réaction, Pékin a refusé la visite au Tibet de Louise Arbour, haut commissaire des Nations Unies pour les droits de l'homme.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki Moon, n'ira quant à lui "probablement pas" à la cérémonie d'ouverture. C'est ce qu'indiquent ce soir ses collaborateurs.
Pour rajouter un peu à la confusion planétaire, le dalaï lama, héraut de la contestation au régime chinois, a réaffirmé ce matin que la Chine "méritait vraiment les JO". Allant plus loin, le gouvernement tibétain en exil a dit son "désaccord avec les manifestations et perturbations sur le parcours de la flamme olympique". Bon nombre de ces manifestants arboraient pourtant des drapeaux tibétains, à titre de soutien et en protestation contre les événements de Lhassa.
Le CIO ne doit pas "politiser les jeux" selon Pékin
D'une rare frilosité jusqu'ici, suivant la formule consacrée selon laquelle sport et politique "ne se mélangent pas", le Comité international olympique a appelé la Chine à respecter ses engagements en matière de droits de l'homme. Très vite, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Jiang Yu a rétorqué que les responsables du CIO ne devaient pas "introduire des facteurs politiques hors de propos".
Enfin, si l'on peut dire, la question du parcours de la flamme olympique, le plus long de l'histoire des jeux (130.000 km) a également été abordée par Jacques Rogge, le président du CIO. Le parcours ne sera "pas abrégé", a-t-il affirmé. Ce en dépit des pagailles gigantesques qui ont perturbé le passage de la torche à Londres, Paris puis San Francisco.
Matteu Maestracci
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