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Japon. Retour en force des conservateurs pro-nucléaire aux législatives

Le Parti libéral démocrate de Shinzo Abe a remporté au moins 293 sièges sur les 480 en jeu au cours des législatives anticipées.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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L'ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe célèbre la victoire de son parti aux législatives anticipées, le 16 décembre 2012. (YURIKO NAKAO / REUTERS)

Les conservateurs du Parti libéral-démocrate (PLD) sont de retour en force au Japon. Ils ont remporté, dimanche 16 décembre, la majorité absolue à la chambre des députés aux législatives et reviennent au pouvoir pour relancer une économie en récession et tenir tête à la Chine. Déçus par trois ans de pouvoir du centre gauche, les Japonais ont plébiscité le parti de Shinzo Abe, probable futur Premier ministre, qui souhaite voir redémarrer des réacteurs nucléaires malgré le traumatisme causé par l'accident de Fukushima de mars 2011.

Selon la chaîne de télévision publique NHK, le PLD a remporté au moins 293 sièges sur les 480 en jeu au cours de ces élections anticipées auxquelles participaient une douzaine de partis. Cette large formation de droite, qui a dirigé le Japon quasiment sans interruption de la fin des années 1950 à 2009, a même décroché la majorité qualifiée des deux tiers (320 sièges) avec son allié centriste du Nouveau Komeito, un total qui devrait faciliter la tâche de la future coalition gouvernementale face à un Sénat sans majorité claire.

Relancer les réacteurs nucléaires ?

Connu comme un "faucon" en politique étrangère et ancien Premier ministre (2006-2007), Shinzo Abe s'est voulu prudent dans ses engagements. Les Japonais, lassés de l'instabilité chronique (six Premiers ministres en six ans), ont surtout adressé un "carton rouge" au Parti démocrate du Japon (PDJ, centre-gauche) pour son alternance ratée, sans voter avec enthousiasme pour le PLD. Ce manque de ferveur s'est traduit par une participation très faible de 59,52%, soit pratiquement 10 points de moins qu'il y a trois ans, selon une estimation provisoire.

Face à une Chine en plein boom qui conteste au Japon la souveraineté sur les îles Senkaku (Diaoyu en chinois) en mer de Chine orientale, les conservateurs ont accusé de mollesse les dirigeants du PDJ et promis plus de fermeté. Sans même attendre la confirmation officielle de la victoire de son parti, Shinzo Abe a annoncé la couleur : "La Chine conteste le fait que (ces îles) sont une partie inhérente du territoire japonais. Notre objectif est de mettre fin à cette revendication", a-t-il déclaré dimanche soir, tout en assurant ne pas vouloir "détériorer" les relations avec Pékin.

Le PLD prévoit par ailleurs des budgets de relance pour doper la troisième puissance économique mondiale et une pression accrue sur la banque centrale du Japon pour qu'elle ouvre les vannes. "L'économie est en très mauvais état après les trois ans de confusion politique du PDJ. Nous sommes en déflation et le yen est trop fort", a martelé Shinzo Abe. Presque deux ans après la catastrophe nucléaire de Fukushima, il s'est aussi engagé à étudier au cas par cas la relance des réacteurs arrêtés (48 sur les 50 du pays) et de redémarrer ceux qui offrent toutes les garanties de sécurité.

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