Japon : le Parti Démocrate au travail
Certainement encore nimbés dans la griserie de victoire et dans les libations au champagne, les membres du Parti Démocrate japonais doivent à présent se retrousser les manches.
Après avoir infligé un échec retentissant à un parti libéral jusque-là presque hégémonique (54 ans de pouvoir, voir notre article), la force politique que les observateurs occidentaux qualifient de "centriste" a entamé ce matin ses consultations en
vue de former le futur gouvernement qui aura la lourde tâche de redresser une
économie fragile et d'engager des réformes sociales ambitieuses...
Au poste de Premier ministre, c'est vraisemblablement le président du PDJ, Yukio Hatoyama, qui devrait être élu d'ici quinze jours par la nouvelle chambre des députés, où son parti a
remporté 308 sièges sur 480.
"Nous n'allons pas imposer nos politiques", a averti Hatoyama ce matin
sur la chaîne publique NHK.
_ "Nous devons faire preuve de patience et rechercher
la compréhension du peuple".
Pays vieillissant
Formidable moteur de la croissance mondiale dès les années 80, le Japon est aujourd'hui un pays vieillissant, à la population en déclin, et son économie est souffrante après avoir traversé la
plus grave récession d'après-guerre, et un taux de chômage record.
Le programme du PDJ prévoit l'augmentation des allocations pour les
chômeurs, les familles et les retraités, ainsi que la gratuité partielle de
l'éducation, une prime à la naissance et la suppression des péages sur les
autoroutes.
Cette "feuille de route" de la relance se heurte au scepticisme
des experts économiques, qui s'interrogent notamment sur son financement alors
que la dette publique japonaise atteint déjà 170% du PIB.
Matteu Maestracci avec agences
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