Japon : la France conseille à ses ressortissants de quitter la zone à risques
Cette fois-ci, la situation est critique. Il faut partir. C’est en substance le message d’un nombre croissant de gouvernements qui recommandent à leurs compatriotes installés au Japon de fuir la zone dangereuse, voire de quitter l’archipel menacé par une catastrophe nucléaire. Le ministère français des Affaires étrangères rappelle ainsi sur son site, dans sa rubrique "conseils aux voyageurs", qu'" il est recommandé aux Français de Tokyo de quitter la région pour le sud du pays ou pour la France ". Le Quai d’Orsay qui a par ailleurs activé une cellule de réponse téléphonique : 01.43.17.56.46.
Pour faciliter ces retours, Paris a mis à disposition deux avions gouvernementaux, qui s'ajoutent aux appareils supplémentaires affrétés par Air France. Depuis le début de la semaine, la compagnie aérienne nationale a en effet renforcé la capacité de ces avions et baisser ces tarifs. Air France-KLM effectue " deux vols par jour depuis Tokyo et un vol depuis Osaka ", a expliqué son directeur général Pierre-Henri Gourgeon, précisant que des avions à plus grande capacité, des Boeing 777, avaient été dépêchés pour ces vols faisant escale à Séoul. La compagnie est donc en mesure de rapatrier " 900 passagers par jour ". Côté tarifs, le billet de retour est moins cher qu’à l’ordinaire : 700 euros. "Cela nous semble la façon adéquate de répondre à la demande et aux soucis des gens qui sont sur place", déclarait mardi Pierre-Henri Gourgeon sur France Info.
Il restait un peu plus de 2.000 Français hier à Tokyo contre 5.000 en temps normal et 9.000 pour tout l'archipel. Des ressortissants qui peinent parfois à prendre une décision, à l’image Olivier Redrab, professeur de français à Yokohama, une ville située prés de la capitale nippone. Il s'est réfugié avec sa famille à Kyoto, plus au sud. Mais aujourd’hui il est perdu dans le flot d'informations souvent contradictoires qu'il entend au Japon et qu'il trouve dans d'autres médias étrangers. Il explique sur France Info, au micro de Farida Nouar, que pour une famille française mixte la situation est trop compliquée à gérer.
Même dilemme pour Vincent Dromer. Originaire de l'Orne, il habite avec sa famille à Shiogama, à 15 kilomètres au nord de Sendaï, la ville la plus touchée par le séisme et le tsunami… et à seulement 90 kilomètres de la centrale nucléaire de Fukushima. Il y tient une pâtisserie. "On a ouvert un magasin dans cette ville, ils nous ont aidé et donné de l’argent et puis on part, on les laisse comme ça ?" … Non, pour l’instant Vincent Dromer ne s’y résout pas.
Nicolas Bois, est lui installé à Isomitsu, tout prés de Sendaï également. Malade, cet infographiste français ne peut pas se déplacer facilement. Lui voudrait pouvoir grimper dans un de ces deux avions dépêchés par le gouvernement français mais problème, pour cela il faut arriver jusqu'à Tokyo et là, la situation se complique. " On n’a pas de transport. Parfois il y a 5 ou 6 heures de queue pour prendre un bus et le bus lui-même n’est pas sûr d’arriver parce qu’il n’y a pas assez d’essence", explique-t-il.
L'ambassade de France à Tokyo a commencé ce jeudi, " à titre préventif ", à distribuer des pastilles d'iode aux Français du Japon, a annoncé le Quai d'Orsay. Il rappelle qu'"en raison de leur durée d'effet limité, la prise de ces comprimés ne doit impérativement s'effectuer que sur les consignes données par les autorités nippones ou l'ambassade, qui agit en étroite relation avec les experts et médecins de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN)".
Cécile Mimaut, avec agencesOeuvres liées
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