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Reportage En Thaïlande, les habitants étouffent dans "un nuage" de pollution qui "monte au cerveau"

2,5 millions de Thaïlandais ont consulté pour des infections respiratoires depuis le début de l'année, dont 200 000 au cours de la dernière semaine.
Article rédigé par franceinfo - Carol Isoux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un brouillard de pollution sur une route de Chiang Mai, en Thaïlande, le 11 avril 2023. (LILLIAN SUWANRUMPHA / AFP)

Un voile gris, visible à l’œil nu, s’est abattu sur les villes de Bangkok et encore plus de Chiang Mai, au 
nord de la Thaïlande. Comme à chaque saison chaude, ces particules fines, issues des brûlis agricoles 
s’aggrègent avec les fumées toxiques des véhicules et de l’industrie, rendant l’atmosphère dans les 
grandes villes irrespirables. La Thaïlande est en tête depuis plusieurs semaines des pays les plus pollués au monde, alors que la classe politique traîne des pieds pour tenter de résorber le problème.

>> La Thaïlande va taxer les touristes pour financer son système de santé

Pendant ce temps, les habitants, sous une chaleur accablante, ne peuvent que subir et se protèger, comme ils le peuvent. "Ce matin, tôt, je suis allé faire un tour en ville à moto. Je pouvais à peine distinguer la route tant le brouillard de pollution était épais, s'inquiète Jitrapon, un photographe à Chiang Mai, qui documente, chaque matin, la pollution de sa ville natale. La montagne était recouverte d’un nuage de poussière. Au marché, les gens portent tous des masques et tentent de continuer à mener une vie normale. Les touristes à Chiang Mai n’avaient pas été prévenus du pic de pollution. Ils doivent passer leurs vacances dans un épais brouillard."

Moins d'un mois avant les élections législatives

Au pic de pollution, s’ajoute une vague de chaleur sans précédent en Asie du Sud-Est, avec 46 degrés 
enregistrés dans le nord du pays. À Bangkok, la chaleur provoque même parfois des accidents de la 
circulation car les conducteurs de moto, comme Klum, font tout pour éviter de devoir patienter en plein 
soleil. "Quand on cicule, ça va encore, avec le vent, mais dès qu’on doit s’arrêter, au feu rouge par exemple, ça monte au cerveau, alors on brûle tous les feux. Maintenant, on a la pollution en plus."

"Il y a quelques jours, on devait se couvrir tout le visage tellement il y avait de poussière."

Klum, motard à Bangkok

à franceinfo

La situation est devenue tellement critique que près de 2,5 millions de Thaïlandais sont allés consulter à l’hôpital pour des infections respiratoires cette année, dont 200 000 au cours de la semaine écoulée. Les enfants et les personnes âgées sont les premiers touchés. Le thème de la pollution de l’air fait 
lentement son chemin dans les débats des élections législatives qui doivent avoir lieu le 14 mai 2023.

La Thaïlande devient l'un des pays les plus pollués au monde - Reportage de Carol Isoux

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