Centrale nucléaire de Fukushima : les autorités françaises se veulent rassurantes
"UN ACCIDENT GRAVE MAIS PAS UNE CATASTROPHE NUCLEAIRE" (Eric Besson)
Le ministre français de l'Industrie et de l'Energie a estimé dans la soirée que l'incident survenu sur la centrale japonaise de Fukushima est "à ce stade et selon les informations dont on dispose, un accident grave mais pas une catastrophe nucléaire". " A ce stade, nous ne sommes pas dans une configuration de Tchernobyl ", en Ukraine en 1986, a insisté Eric Besson à l’issue d'une réunion de l'ensemble des acteurs français du secteur du nucléaire en charge de la sûreté et de la production.
Même discours rassurant de la ministre de l'Ecologie. Les "émanations de vapeurs faiblement radioactives" de la centrale nucléaire de Fukushima ne présentent pas à l'heure actuelle de danger pour les territoires français d'outre-mer, distants de plusieurs milliers de kilomètres, a assuré Nathalie Kosciusko-Morizet, reconnaissant toutefois "que "nous ne disposons pas de toutes les informations complètes pour avoir une vision d'ensemble de la situation".
A l’inverse, plusieurs organisations hostiles au nucléaire expriment leur plus vive inquiétude. "Ce séisme dévastateur montre que le nucléaire est un colosse aux pieds d'argile ", estime ainsi le Réseau "Sortir du nucléaire" dans un communiqué, qui rappelle que "les tremblements de terre n'arrivent pas qu'en Extrême-Orient".
LE JAPON CONTINUE DE TREMBLER
Après le séisme de magnitude 8.9 qui a frappé le Japon vendredi, le plus violent qu’ait connu l'archipel nippon depuis au moins 140 ans, le bilan des victimes continue de s’alourdir. On parle de plus de 1.800 morts et disparus. Mais d'après la chaîne de télévision NHK, on serait sans nouvelles d'environ 10.000 des 17.000 habitants de la ville portuaire de Minamisanriku, balayée par le tsunami qui a suivi le tremblement de terre.
Parallèlement, la crainte d’un accident nucléaire majeur a poussé les autorités à prendre des mesures de précaution, en évacuant notamment les populations les plus proches des installations ébranlées par les secousses. Plusieurs centrales se trouvent en effet dans le nord-est du pays, la zone la plus touchée.
Ce matin (samedi), une explosion a eu lieu dans la centrale nucléaire de Fukushima N°1. dans la journée, cet accident nucléaire a été évalué au niveau 4 sur une échelle de 7, a annoncé l'Agence japonaise de sécurité nucléaire et industrielle. Le niveau 4 qualifie les accidents n'entraînant pas de risque important hors du site, selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Selon le sismologue Brian Baptie, du British Geological Survey d’Edimbourg, le nord-est du japon risque de trembler encore "probablement pendant des mois". Une réplique très forte, supérieure à 7, est déjà intervenue, et 24 répliques supérieures à 6 ont secoué la zone.
Cécile Mimaut, avec agences
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