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Bombay : des terroristes toujours retranchés dans un palace

Près de 48 heures après le début des attaques avec prises d'otages qui ont fait au moins 155 morts, des commandos tentent toujours de déloger des islamistes lourdement armés toujours retranchés dans l'hôtel Taj Mahal.
Article rédigé par franceinfo
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On entend toujours des tirs et des explosions sporadiques autour de l'hôtel Taj Mahal... Le chef de la Garde nationale de sécurité indienne a déclaré à la presse qu'il pensait que les opérations visant à sécuriser le palace pourraient être bientôt achevées. Parallèlement, la police a annoncé la fin des opérations à l'Oberoi/Trident, un autre hôtel de luxe occupé par les terroristes.

Le bilan des attaques coordonnées déclenchées mercredi soir à Bombay par un groupe d'extrémistes islamistes s'élève à quelque 155 morts et 327 blessés, selon la chaîne de télévision CNN-IBN, tandis que l'agence d'information Press Trust of India (PTI), citant un ministre, pense qu'il pourrait atteindre 200 morts. Le décès d'au moins 17 étrangers (dont deux Français) a été jusqu'à présent confirmé par leurs pays respectifs.

Le Pakistan montré du doigt

L'Inde a ouvertement accusé le Pakistan, son voisin et rival, d'être derrière ces attaques très bien orchestrées, qui ont frappé une dizaine de cibles à Mumbai (ex-Bombay), une ville de 13 millions d'habitants. Islamabad a démenti fermement et de manière répétée. Des responsables occidentaux ont, eux, évoqué la piste du réseau Al-Qaeda.

Les raids ont visé en particulier des étrangers, plus spécifiquement des clients américains et britanniques des deux hôtels, symboles de la richesse de Bombay, ainsi que le centre juif. Mais les extrémistes, armés de fusils automatiques et de grenades, ont aussi frappé des cibles indiennes, comme la gare centrale de Bombay où ils ont fait 50 morts. Un hôpital recueillant des femmes et des enfants pauvres a également été attaqué.

Ces attaques, qui ont frappé le coeur et financier de la dixième puissance économique mondiale, ont été revendiquées au nom d'un groupe islamiste, les Moujahidine du Deccan, plateau qui couvre le centre et le sud de l'Inde. L'un des assaillants de l'Oberoi/Trident, interrogé par une télévision, a affirmé que le groupe réclamait la fin des "persécutions" contre les musulmans d'Inde, une forte minorité de 150 millions de personnes, victimes de violences par le passé, dans ce pays de 1,2 milliard d'habitants, hindous en majorité.

Selon l'agence PTI, citant des sources officielles, trois extrémistes, dont un Pakistanais, appartenant au Lashkar-e-Taiba (un groupe connu notamment pour avoir attaqué le Parlement indien en 2001, attentat qui avait précipité l'Inde et le Pakistan au bord d'une nouvelle guerre) ont été arrêtés à l'hôtel Taj Mahal.

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