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Birmanie : au moins deux personnes tuées par des tirs de la police contre une manifestation anti-junte

Une trentaine de personnes ont été blessées, samedi. Les protestataires réclament le retour du gouvernement civil, la libération des détenus et l'abolition de la Constitution, très favorable aux militaires.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Un homme blessé porté par les secours lors d'une manifestation en Birmanie à Mandalay, le 20 février 2021. (AFP)

La répression s'accentue. Au lendemain du décès d'une jeune épicière de 20 ans, la police birmane a tiré, samedi 20 février, à Mandalay (centre), sur des manifestants anti-junte, faisant au moins deux morts et une trentaines blessés, d'après les secouristes. Deux personnes sont mortes, dont un mineur qui a reçu une balle dans la tête, ont-ils indiqué, ajoutant que "la moitié des victimes ont été visées par des tirs à balles réelles".

Plusieurs centaines de policiers sont intervenus sur un chantier naval de la deuxième ville du pays, faisant craindre des arrestations d'employés mobilisés contre le coup d'Etat. Malgré cela, plusieurs milliers de contestataires, dont des représentants des nombreuses minorités ethniques en costume traditionnel, sont de nouveau descendus samedi dans les rues de Rangoun, la capitale économique du pays. Ils réclament le retour du gouvernement civil, la libération des détenus et l'abolition de la Constitution, très favorable aux militaires.

Des centaines d'interpellations

Près de trois semaines après le putsch qui a renversé le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi et mis fin à une fragile transition démocratique de dix ans, le concert de protestations internationales et l'annonce de nouvelles sanctions n'infléchissent pas les généraux. Les connexions internet ont été quasiment coupées pour la sixième nuit consécutive, avant d'être restaurées dans la matinée.

Les interpellations se poursuivent avec près de 550 personnes arrêtées en moins de trois semaines (responsables politiques, fonctionnaires grévistes, moines, activistes...), d'après une ONG d'assistance aux prisonniers politiques. Seules une quarantaine ont été relâchées.

Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se réuniront lundi pour discuter d'éventuelles mesures contre l'armée. A ce jour, les Etat-Unis, qui ont condamné "toute violence envers le peuple de Birmanie", n'ont annoncé que des sanctions ciblées contre certains généraux tout comme le Royaume-Uni, l'ancienne puissance coloniale, et le Canada. Pékin et Moscou, alliés traditionnels de l'armée birmane aux Nations Unies, considèrent la crise comme "une affaire intérieure" au pays.

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