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Australie: un candidat Premier ministre très, très gaffeur...

Aux dires des sondages, Tony Abbott, candidat du Parti libéral (conservateur), pourrait bien devenir le prochain Premier ministre australien, à l’issue des élections du 7 septembre 2013. Mais en pleine campagne électorale, celui-ci, qui est connu pour ses propos sexistes, multiplie les gaffes…
Article rédigé par Laurent Ribadeau Dumas
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le leader conservateur Tony Abbott à Sydney le 19 août 2013. (Reuters - Andrew Meares - Pool)

Le 12 août dernier, Tony Abbott répond à une question d’un journaliste sur le style de son adversaire et actuel chef du gouvernement, le travailliste Kevin Rudd. «No one, however smart, however well-educated, however experienced… is the suppitory of all wisdom». Traduction: «Personne, quelle que soit son intelligence, son éducation, son experience n’est le suppositoire de toute la sagesse». Vous avez bien lu: «suppositoire» !

Le propos était évidemment «une gaffe mémorable», comme le dit CNN. L’homme politique voulait en fait dire «repository», pour «garant», mot proche de «suppository»… Cela se voulait le propos d’un «homme du peuple modeste (…) faisant une pique au Premier ministre», commente ironiquement The Guardian. Mais là, c’est raté.

L’affaire fait évidemment le tour du web et des réseaux sociaux. «Il semble que Tony Abbott ait à nouveau parlé de son c…», déclare méchamment sur Twitter le compositeur britannique Billy Bragg, qui s’était fait une spécialité de chansons contre l’ultralibérale Maggie Thatcher.
 
Il faut dire que le candidat conservateur, désormais comparé au «tristement célèbre» George W. Bush, est un spécialiste des gaffes. Mais aussi des propos sexistes et misogynes. Le lendemain de la saillie du suppositoire, il est amené à parler des similarités entre une candidate à la députation et la parlementaire sortante, toutes deux de son parti : «Elles sont jeunes, dynamiques, je crois qu’elles ont toutes les deux du sex-appeal» («sex-appeal» traduit mot-à-mot de l’anglais signifiant «attrait sexuel»).

Le propos n’est évidemment pas passé inaperçu… Le 19 août, M. Abott doit faire un rétropédalage compliqué. Il se présente devant les médias avec la candidate, Fiona Scott, expliquant qu’il «n’y a nul besoin de s’excuser pour ce qui est surtout un charmant compliment entre amis».

A voir. Car comme l’explique The Telegraph, l’affaire a «ravivé d’anciennes préocupations sur l’attitude (de l’homme politique) vis-à-vis des femmes». Le 8 octobre 2012, la leader travailliste Julia Gilard, alors Première ministre, l’avait vivement pris à partie au Parlement sur ce thème dans une intervention qui avait fait le tour du monde. Elle avait notamment cité le passage d’une interview de Tony Abbott dans lequel celui-ci se demandait si «les hommes (n’)étaient (pas) physiologiquement plus aptes à occuper des fonctions d’autorité» que les femmes.

Julia Gilard accuse Tony Abbott de sexisme et de misogynie

8 octobre 2012

Le candidat a par ailleurs été accusé d’avoir agressé, alors qu’il était étudiant, une rivale lors d’une élection au sein de l’université. Il a toujours nié.

Pour l’instant, le Parti libéral est donné largement gagnant pour les élections : 54 % contre 46 % aux travaillistes. Mais l’image de son candidat n’est pas excellente : selon une enquête, les sondés lui préfèrent son adversaire travailliste, Kevin Rudd. Les premiers vrais moments de Tony Abbott « sur la scène médiatique mondiale ne sont peut-être pas ceux que cet homme politique pourtant si attentif aux médias aurait souhaités», conclut The Guardian.

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