Aung San Suu Kyi condamnée à 18 mois supplémentaires d'assignation à résidence
Elle risquait une peine maximale de cinq ans de prison. Aung San Suu Kyi, devra finalement passer dix-huit mois assignée à résidence à son domicile de Rangoun.
L'opposante birmane était poursuivie pour avoir hébergé pendant deux nuits, début mai, un Américain vétéran de la guerre du Vietnam, arrivé chez elle à la nage par le lac Inya, dans le nord de Rangoun. Et pour ce dernier la peine est lourde. John Yettaw, qui avait affirmé s'être introduit dans la résidence de l'opposante pour la prévenir d'un rêve dans lequel elle était assassinée, a en effet condamné à sept ans de prison, dont quatre de travaux forcés.
Même si la peine d'Aung San Suu Kyi, initialement condamnée à trois ans de prisons et de travaux forcés par un tribunal de Rangoun, a été réduite de moitié par la junte birmane au pouvoir dans un souci "d'assurer la paix et la tranquillité'', elle devrait tout de même empêcher l'opposante birmane de se présenter aux élections nationales l'année prochaine.
Ce jugement n'a pas tardé à susciter des réactions au sein de la communauté internationale, qui accuse le régime birman de vouloir faire taire l'opposante, lauréate du prix Nobel de la paix en 1991.
_ Condamnations politiques et sanctions économiques :
- Le Premier ministre britannique s’est ainsi dit "attristé et en colère". Ce verdict est " une preuve supplémentaire que le régime militaire birman est déterminé à agir avec un mépris total du droit et de l'opinion internationale. Il s'agit d'un jugement purement politique destiné à l'empêcher de prendre part aux élections prévues l'année prochaine", a estimé Gordon Brown.
- Le secrétaire général de l'ONU, le Coréen Ban Ki Moon, "exige" la libération d'Aung San Suu Kyi.
- L'UE a dénoncé le verdict, et menacé de prendre "de nouvelles mesures ciblées à l'encontre des responsables" birmans.
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Quant à Nicolas Sarkozy, il réclame lui aussi de nouvelles sanctions contre la junte birmane, touchant notamment les ressources qu'elle tire de l'exploitation du bois et des rubis.
Agée de 64 ans, Aung San Suu Kyi a déjà passé 14 des 20 dernières années privée de liberté.
Cécile Mimaut, avec agences
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