Après l'Irlande, le président américain est arrivé lundi soir à Londres, deuxième étape de sa tournée européenne
Censé rester 24 heures en Irlande où il était arrivé lundi matin, Barack Obama a gagné l'Angleterre en avance sur son programme en raison du déplacement du nuage de cendres du volcan islandais.
Après l'Irlande, le président américain a prévu de passer sa première nuit non programmée à Londres à la résidence de l'ambassadeur des Etats-Unis.
Dans le quotidien "Le Times", Barack Obama et le Premier ministre britannique David Cameron se sont félicités de "la relation fondamentale" qui lie les deux pays. "Quand les Etats-Unis et la Grande-Bretagne font front ensemble, nos peuples et ceux du monde entier peuvent être plus en sécurité et devenir plus prospères", déclarent les deux dirigeants. "C'est la clé de notre relation", ajoutent-ils. "Notre relation n'est pas simplement une relation spéciale, c'est une relation essentielle - pour nous et pour le monde."
Succès populaire en Irlande
Lundi, Barack Obama a été ovationné en Irlande, au premier jour de sa tournée européenne de six jours. "Mon nom est Barack Obama des Obama de Moneygall", a dit le président américain, évoquant le village natal de son arrière-arrière-arrière grand-père, à 130 km de Dublin, où il s'est rendu au cours de son bref séjour irlandais.
Lors d'un discours en plein air à Dublin, le président américain, considéré comme un "enfant du pays" et surnommé "O'Bama", a rappelé les "liens historiques et d'affection" entre l'Irlande et les Etats-Unis. "Je suis heureux d'être ici", a-t-il lancé, radieux, devant 20.000 personnes massées devant la banque d'Irlande à Dublin. Le président a assuré que "l'Amérique sera toujours là dans votre recherche de la paix" et concluant avec son fameux "yes we can", à propos de l'avenir des Irlandais, en proie à un profond marasme économique.
Saluant au passage la visite de réconciliation de la reine Elizabeth II la semaine dernière dans ce pays, autrefois sous le joug britannique, Barack Obama a estimé que le processus de paix en Ulster envoyait une "onde d'espoir" dans le monde.
A son arrivée à Dublin, le président américain a rencontré la présidente Mary McAleese avant un entretien avec le Premier ministre Enda Kenny.
Accueil émouvant à Moneygall
A Moneygall, les 350 habitants de la bourgade se sont massés dans la rue pour saluer l'enfant prodigue, dont un ancêtre était originaire, drapeaux américains et irlandais flottant au vent. Dans le pub local, pinte mousseuse à la main, Barack Obama a remarqué que la Guinness n'était jamais meilleure qu'en Irlande, blaguant sur le fait que les Irlandais "gardent les meilleures choses pour eux".
Barack Obama a rencontré son cousin éloigné Henry Healy, un comptable de 26 ans. Il a aussi visité la maison où son aïeul Falmouth Kearney, fils de cordonnier, a vécu jusqu'à 19 ans, avant d'émigrer en 1850 aux Etats-Unis, à l'instar de milliers de ses compatriotes chassés par la famine.
La visite de Barack Obama intervenait dans un contexte international tendu après la mort début mai d'Oussama Ben Laden, tué par les forces américaines.
Près de 34 millions d'Américains ont des racines irlandaises, une dimension importante dans l'arithmétique politique aux Etats-Unis.
Attendu jeudi à Deauville
Le président américain doit passer par Deauville afin de participer jeudi et vendredi au sommet du G8. Un entretien est prévu à cette occasion avec son homologue français. Lors de son séjour sur le Vieux Continent, Barack Obama compte aborder en particulier la question des révoltes dans les pays arabes et la mission de l'Otan en Libye.
A Deauville, le président américain compte promouvoir son idée d'utiliser le développement économique pour aider la Tunisie et l'Egypte à se doter de solides institutions démocratiques. Il devrait également être question de la succession de Dominique Strauss-Kahn à la tête du Fonds monétaire international. Barack Obama finira sa tournée en Pologne.
Obama vient rassurer les Européens
S'il s'agit de sa neuvième visite en Europe depuis son élection en novembre 2008, cela n'empêche pas les pays européens de se sentir quelque peu délaissés par Barack Obama. Mais la Maison Blanche se veut rassurante. "Au vu des valeurs que nous partageons, l'Europe est notre partenaire-clé. Nous le voyons tous les jours avec les événements à travers tout le Moyen-Orient", explique Elizabeth Sherwood-Randall, responsable de la politique européenne au sein du Conseil de sécurité nationale de la présidence américaine.
Car, tant les révoltes qui secouent le monde arabe que l'opération de l'Otan en Libye ont mis en exergue la nécessité de redonner un peu de tonus au partenariat transatlantique. Et c'est bien l'un des buts de la visite de Barack Obama en Europe.
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