"Quand je viendrai en Haïti [mardi 12 mai], j'acquitterai à mon tour la dette que nous avons." Cette déclaration faite par François Hollande, dimanche 10 mai, à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), lors de son discours d'inauguration du Mémorial ACTe consacré à l'esclavage, a été saluée par des applaudissements. Et elle a immédiatement suscité beaucoup d'espoirs. Mais ils risquent d'être déçus. Une "rançon d'indépendance" de 17 milliards d'euros Comme l'explique Geopolis, lors de l'indépendance d'Haïti en 1804, la France a imposé à son ancienne colonie une compensation financière de 150 millions de francs-or, l’équivalent d’une année de revenus de l'ex-colonie. Cette somme colossale a été ramenée à 90 millions de francs-or en 1838, soit l'équivalent de 17 milliards d'euros. Et les Haïtiens ont fini de la payer en 1883.Lorsqu'en 2010, Nicolas Sarkozy a été le premier chef d’Etat français à visiter l'île depuis l’indépendance, cette "rançon d'indépendance" lui a été rappelée. Et des intellectuels l'avait alors appelé à la rembourser. Il s'y était opposé.Une "dette morale"François Hollande confirme cette position de la France et reste ferme sur son refus d'une indemnisation financière. La "seule dette qui doit être réglée" aux descendants d'esclaves est de "faire avancer l'humanité", a-t-il déclaré. Son entourage a précisé qu'il s'agissait bien d'une "dette morale".