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Tuerie de San Bernardino : ce que l'on sait du couple d'assaillants

Le couple est mort dans un échange de tirs avec la police, mercredi, après avoir tué quatorze personnes dans cette ville de Californie.

Article rédigé par Carole Bélingard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Les investigations se poursuivent dans la voiture des deux tueurs de San Bernardino en Californie (Etats-Unis), jeudi 3 décembre. (PATRICK T. FALLON / AFP)

La tuerie de San Bernardino, en Californie (Etats-Unis) a été requalifiée en "acte de terrorisme", vendredi 4 décembre. La femme du couple, Tashfeen Malik, a prêté allégeance au groupe Etat islamique, sous un nom d'emprunt, sur sa page Facebook, révèle CNN (en anglais), vendredi. La chaîne américaine cite une source gouvernementale et des sources policières proches de l'enquête.

Le couple a ouvert le feu dans un centre social d'aide aux handicapés, mercredi 2 décembre. Quatorze personnes sont mortes et au moins 17 ont été blessées. Les deux assaillants sont morts dans un échange de tirs avec la police. 

Francetv info vous résume ce que l'on sait de Syed Farook et Tashfeen Malik. 

Qui sont-ils ? 

Syed Farook. Agé de 28 ans, il est américain. Syed Farook est né dans l'Illinois et a grandi en Caroline du Sud avec deux sœurs et un frère. Ses parents sont des immigrés pakistanais. L'homme est inconnu des services de police. Diplômé en santé environnementale en 2010, à l'université de San Bernardino, il était employé par les services de santé du comté.  

Selon la chaîne de télévision CNN (en anglais), ceux qui ont connu Syed Farook évoquent une personne silencieuse et calme. "Il était un peu timide. Il ne se mêlait pas facilement aux autres", confie Mustafa Kuko, directeur du centre islamique de Riverside, que Syed Farook fréquentait régulièrement. Toujours selon CNN, il possédait un profil sur le site de rencontres pour musulmans, iMilap. Sur celui-ci, Syed Farook se décrit comme quelqu'un qui aime les voitures, lit des ouvrages religieux, aime parfois manger au restaurant et faire du tir sur cible avec sa jeune sœur et ses amis. 

Tashfeen Malik. Agée de 27 ans, elle est née et a été élevée au Pakistan. Elle a déménagé à Riyad (Arabie saoudite) alors qu'elle était âgée de 18-20 ans, puis a émigré aux Etats-Unis en 2014. Elle est décrite comme "conservatrice et femme au foyer" par un avocat de la famille Farook cité par l'AFP. CNN révèle, vendredi, qu'elle aurait choisi un nom d'emprunt pour prêter allégeance au groupe Etat islamique sur Facebook.

Comment se sont-ils rencontrés ?

Selon The New York Times (en anglais)Syed Farook a d'abord fait la connaissance de sa femme sur le site de rencontres iMilap en 2013. Ils se sont rencontrés en Arabie saoudite durant l'été 2013, alors qu'il effectuait un pèlerinage à La Mecque.

Après leurs fiançailles, Tashfeen Malik a pu obtenir un visa pour rejoindre Syed Farook aux Etats-Unis, en juillet 2014. Tashfeen Malik est devenue une résidente légale permanente en septembre 2014. Selon The New York Times, qui cite la police, le couple menait une vie banale de la classe moyenne. Ils habitaient une maison à Redlands, une ville limitrophe de San Bernardino. Quand Tashfeen Malik est tombée enceinte, ils ont déposé une liste de naissance au magasin Target pour des couches-culottes ou encore un siège-auto.

Que s'est-il passé le jour de la fusillade ?

Parents d'une petite fille de six mois, ils ont confié leur bébé à la mère de Syed Farook en début de journée, au prétexte d'un rendez-vous médical, selon un beau-frère du jeune homme.

Syed Farook s'est ensuite rendu à un repas de Noël avec ses collègues au centre social de San Bernardino. Il a quitté brutalement la fête, visiblement très en colère. Puis il a fait irruption avec sa femme Tashfeen Malik en tenue de commando. CNN  explique que les autorités ne savent pas si l'emploi de Syed Farook était menacé.

Quel rapport Syed Farook entretenait-il avec la religion ?

Syed Farook était un fervent musulman qui priait deux à trois fois par semaine à la mosquée, jusqu'à ce qu'il arrête de s'y rendre il y a quelques semaines, selon des fidèles qui le connaissaient, interrogés par l'AFP. Aucun d'eux n'a jamais discerné de signe d'extrémisme religieux chez lui. Sa femme était voilée de noir des pieds à la tête, selon ces témoins. 

D'après le père de Syed Farook, cité par le New York Daily News (en anglais), il "était très religieux. Il allait au travail, rentrait, allait à la prière, et rentrait. Il est musulman." "La famille semblait pratiquer une religion modérée, c'est-à-dire de façon sérieuse mais sans montrer de signes de fanatisme, d'extrémisme, d'après ce que je peux dire en ayant rencontré un de ses membres", a déclaré à la radio publique NPR Hussam Ayloush, un responsable du Conseil des relations américano-islamiques de Los Angeles.

Syed Farook se serait-il radicalisé ?

Syed Farook "s'était semble-t-il radicalisé", selon CNN, citant des sources policières. Il était en contact avec au moins une personne, suspectée par le FBI de terrorisme international. Mais sa dernière communication avec cet homme remonte à plusieurs mois, selon les autorités. Le couple ne figurait pas sur les listes de personnes potentiellement radicalisées.

Selon le New York Times (en anglais), citant des parlementaires informés de l'enquête, Farook avait été en contact "avec des extrémistes, aux Etats-Unis et à l'étranger, il y a plusieurs années, mais pas récemment". L'homme avait été en contact avec cinq personnes sur lesquelles le FBI avait enquêté pour des soupçons de terrorisme, dont l'une liée aux islamistes somaliens shebab et une autre au Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda. Mais les enquêteurs ne disposaient pas de preuves que Farook était lié à un groupe terroriste en particulier.

Le FBI, qui dirige désormais l'enquête sur la tuerie, se refuse à parler officiellement de terrorisme mais constate que, vu l'arsenal et la préparation minutieuse du couple, ce dernier semblait "en mission".

Quel était le dispositif prévu par le couple ?

Douze engins explosifs artisanaux ont été retrouvés au domicile du couple, ainsi qu'environ 5 000 cartouches de fusil d'assaut. Trois autres engins explosifs artisanaux reliés entre eux et actionnables à distance ont aussi été retrouvés dans le bâtiment visé par les tueurs. Mais ces engins n'ont finalement pas explosé.

Selon The Washington Post (en anglais), deux téléphones récents endommagés ont été retrouvés dans une poubelle proche du lieu de la fusillade. Les autorités affirment que les téléphones ont été abîmés pour masquer l'historique des appels. Le disque dur de l'ordinateur retrouvé au domicile du couple avait également été retiré. 

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