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Sous Pinochet, la musique servait aussi à torturer

Sous la dictature du général Pinochet, la musique a parfois été utilisée comme instrument de torture. Jouées à plein volume, des jours entiers, certaines chansons ont provoqué des dommages psychologiques chez des prisonniers.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1min
Lors du coup d'Etat au Chili. (AFP PHOTO/ARCHIVO PRENSA LATINA)

Julio Iglesias, Dalida, George Harrisson. Certaines chansons de ces artistes ont servi aux tortionnaires du régime de Pinochet pour détruire nerveusement les détenus. Une technique qu'emploierait aujourd'hui encore l'armée américaine.

Une musique, diffusée non-stop durant des jours à la puissance maximale finit par devenir insupportable. Le principe de la rengaine en quelque sorte. Jouée la nuit, la musique servait à empêcher de dormir.

C'est une chercheuse britannique de l'université de Manchester qui a fait cette découverte. Katia Chornik s'appuie sur le témoignage d'anciens détenus. L'un d'eux lui a raconté que ses geôliers venaient le chercher en chantant Gigi l'amoroso de Dalida. Une chanson diffusée en fond sonore durant les tortures. Car la musique permettait aussi de couvrir les cris des victimes.

Selon un ancien militaire rencontré par Katia Chornik, la musique était régulièrement utilisée pour faire craquer les détenus. Réveil au clairon à l'aube, obligation de chanter l'hymne national et des marches militaires tard la nuit.

Heureusement, la musique a aussi permis à des hommes de résister. Dans un centre de détention de Santiago, les détenus ont même créé une chorale. Une façon de se rapprocher et, selon le chercheur, de faire face à la souffrance.

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