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A Dallas, les policiers ont utilisé un "robot-tueur" pour la première fois

Les forces de l'ordre ont envoyé un robot pour abattre Micah Johnson. Or, cette technique fait débat aux Etats-Unis. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Temps de lecture : 2 min
La police scientifique recueille des indices sur les lieux de la fusillade ayant causé la mort de cinq policiers, le 8 juillet, à Dallas (Texas).  (BRANDON WADE / REUTERS)

C n'est pas un policier en chair et en os qui a tué Micah Johson. A Dallas (Texas), la police américaine a choisi d'envoyer un robot télécommandé pour abattre l'homme ayant abattu cinq policiers, vendredi 8 juillet, et qui était retranché dans un parking. Il s'agit d'une première pour les forces de l'ordre du pays. 

Selon le chef de la police de Dallas, David Brown, toute autre option qu'une explosion télécommandée pour neutraliser Micah Johnson "aurait fait courir un grand danger aux policiers". Il n'a toutefois pas donner plus de précisions sur l'engin utilisé.

Un robot utilisé par les démineurs et l'armée

Selon des médias américains, les policiers de Dallas ont utilisé le robot Northrop Grumman Andros, conçu pour les équipes de démineurs et l'armée. Ce robot permet de "contrer un large éventail de menaces, dont des véhicules piégés", affirme le site de l'entreprise d'armement. Le site Popular Science a diffusé une photo de l'engin, qui apparaipt dans l'inventaire de l'équipement des service d'urgence de la ville. 

La ville de Dallas possèdent au moins trois robots-bombe, selon un rapport officiel d'octobre 2015. Ceux-ci sont fournis par Remotec, une filiale de l'entreprise d'armement Northrop Grumman Corp, spécialisée dans la fabrication de véhicules robot télécommandés. Le groupe n'a pas souhaité commenter l'événement.

Des engins controversé quand ils sont dans les mains de policiers

C'est pourtant "la première fois qu'un robot est utilisé de cette façon par la police", a assuré, sur Twitter, Peter Singer, de la fondation New America, un groupe de réflexion spécialisé notamment dans les questions de sécurité. En temps normal, de tels engins sont le plus souvent utilisés pour désamorcer des bombes sans risquer de vies humaines. Pour le spécialiste, seul un appareil baptisé Marcbot "a été employé de la même façon par les troupes en Irak".

L'arrivée de robots aux armes potentiellement létales dans la police ne fait pas l'unanimité. Ainsi, l'ONG Human Rights Watch et l'organisation International Human Rights Clinic, qui dépend de l'université de Harvard, s'en inquiétaient déjà en 2014. Dans un rapport, elles soulignaient que ces engins "ne sont pas dotés de qualités humaines, telles que le jugement et l'empathie, qui permettent à la police d'éviter de tuer illégalement dans des situations inattendues".

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