"On ne peut pas gouverner en versant le sang" : un prêtre du Nicaragua s'insurge de la violence de la répression
À Masaya, centre de la rébellion depuis trois mois contre le président nicaraguayen, les forces gouvernementales "cherchent les jeunes" dirigeants du mouvement pour les tuer, témoigne un représentant religieux.
Depuis trois mois, le président du Nicaragua, Daniel Ortega, fait face à une contestation populaire sans précédent et réprimée dans la violence. L’assaut a été donné mardi 17 juillet par les forces gouvernementales et paramilitaires à Masaya, le bastion de la résistance, situé à une trentaine de kilomètres au sud de Managua. Depuis le Mexique, franceinfo a recueilli le témoignage révolté et inquiet d'un prêtre de la ville.
Un appel à la communauté internationale
Cinq heures d’assaut sur la ville de Masaya pour écraser définitivement toute contestation : c’est ce dont a été témoin le prêtre César Augusto Gutierrez, considéré par le pouvoir comme l’un des leaders de la révolte populaire. Il affirme que les forces du président Daniel Ortega ont tiré sur la population et qu'elles mènent la chasse aux manifestants.
Ils cherchent de maison en maison, les jeunes qui dirigent ce mouvement, pour les arrêter ou pour les tuer.
César Augusto Gutierrezà franceinfo
"Dans ce pays, celui qui exprime des idées différentes de celles du gouvernement est considéré comme un ennemi et mérite la mort, poursuit le prêtre. Mais on ne peut pas gouverner en versant le sang. Il y a déjà 350 tués et aujourd’hui était un jour triste pour Masaya."
À l’instar d’autres représentants de l’Église, César Augusto Gutierrez demande à la communauté internationale de ne pas rester indifférente face aux souffrances du peuple nicaraguayen. La condamnation ne suffit pas, insiste-t-il, il faut ôter ses armes au dictateur.
Mardi, le chef de la police de Masaya affirmait que l’opération de nettoyage de la ville allait aboutir "quel qu’en soit le prix".
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