Dans une chaleur étouffante, à Cajeme, la quatrième ville la plus dangereuse du Mexique, des militants marchent en silence, déterminés. Ils sont membres d'un parti politique dont le leader vient d'être assassiné. "C'était quelqu'un de grande valeur. Moi, je travaillais avec lui. Je suis bouleversée par sa mort, on est tous indignés et c'est pour cela qu'on est là", explique une militante. "C'est triste, c'est lamentable, c'est tout un pays qui souffre", regrette une autre.Il voulait s'en prendre à la corruptionAbel Murrieta, leader d'un parti du centre-gauche, est mort dans la rue, en plein centre-ville. Un de ses amis revient sur les lieux de l'exécution. "Il y a eu trois tireurs à gage, deux par ici et un par là. Il a reçu dix balles ! Dix ! Ils voulaient être sûrs de le tuer", explique Lalo Flores. Il n'avait reçu aucune menace. "Ici, on ne te menace pas, on te tue directement, comme ça !" Ce candidat aux législatives était un ancien procureur, qui voulait s'en prendre à la corruption locale. Des dizaines de candidats ont payé de leur vie leur engagement politique. Le Mexique est rongé par la corruption et la loi du silence.