L'Uruguay se prépare à légaliser le cannabis
Le gouvernement uruguayen espère que les décrets d’application de la loi seront prêts en avril 2014. L’Etat pourrait dès lors commencer la culture du cannabis et l’enregistrement des usagers.
Déjà approuvé par la Chambre des députés, le 31 juillet 2013, le texte prévoit d'autoriser la culture de cannabis à usage personnel à hauteur de six plants, la culture dans des clubs de membres (comprenant un maximum de 45 personnes et 99 plants) et la vente jusqu’à 40 grammes par mois dans des pharmacies autorisées. Tout consommateur devra s’inscrire sur un registre national et la vente sera réservée à des personnes majeures résidant dans ce petit pays sud-américain.
Avec la nouvelle loi, les peines encourues pour la culture illégale seront durcies. Actuellement, la consommation de cannabis en Uruguay n’est pas pénalisée, contrairement à son commerce.
Le gramme vendu 0,75 euro
Le secrétaire général du Bureau national des drogues (JND), Julio Calzada, avait récemment indiqué à la presse que le prix public du cannabis serait d’environ un dollar (0,75 euro) le gramme, soit le même tarif que la marijuana vendue illégalement dans la rue.
La JND estime que l'Uruguay, avec 3,3 millions d'habitants, compte environ 120.000 consommateurs de marijuana, mais les associations d'usagers évoquent, elles, le chiffre de 200.000. Il suffirait, selon M.Cazalda, de 20 hectares de cultures pour couvrir la consommation du pays.
L'objectif de la nouvelle stratégie gouvernementale est de lutter contre le trafic de drogue : la JND estime à 22 tonnes la quantité de drogue commercialisée chaque année dans le pays, ce qui rapporte sur les marchés parallèles de 30 à 40 millions de dollars (de 22 à 29 millions et demi d'euros). Avec cette loi, le gouvernement entend également détourner les consommateurs d'un dérivé bon marché de la cocaïne, appelé la pâte base.
Le président Mujica a repris à son compte le dossier sur la légalisation des drogues, débattu lors du Sommet de Carthagène en avril 2012. Il avait assuré en août 2013 qu'il tenterait de convaincre ses concitoyens du bien-fondé de cette «expérience dans l'intérêt du monde» entier. Une fois votée définitivement, la mesure pourrait faire réfléchir plusieurs pays latino-américains, comme le Brésil, la Colombie ou le Mexique qui ont vu échouer leur guerre frontale contre ce fléau.
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