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Haïti : l'Unicef observe une hausse "inquiétante" des enlèvements de mineurs et de femmes

Près de 300 personnes ont déjà été victimes d'un rapt cette année, soit presque autant que le total pour l'année 2022. Les gangs contrôlent environ 80% de la capitale, où les crimes violents sont quotidiens.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Dans une rue de Port-au-Prince (Haïti), le 3 août 2023, devant une affiche appelant à la libération d'une infirmière américaine et de son enfant kidnappés. (RICHARD PIERRIN / AFP)

Près de 300 mineurs et femmes adultes ont été victimes d'un enlèvement en Haïti dans les six premiers mois de 2023, annonce l'Unicef, lundi 7 août. Ce bilan "correspond quasiment au nombre total d'enlèvements enregistrés pour l'année précédente et à près de trois fois celui de 2021", précise le Fonds des Nations unies pour l'enfance, qui met en garde contre un phénomène "extrêmement inquiétant".

Dans la plupart des cas, les femmes et les enfants sont enlevés par des groupes armés et utilisés pour des avantages financiers ou tactiques. Les victimes qui parviennent à retourner chez elles souffrent de traumatismes physiques et psychologiques, explique l'Unicef. "Les femmes et les enfants ne sont pas des marchandises, ni des monnaies d'échange. Et ils ne doivent pas être soumis à une telle violence inimaginable", a commenté Garry Conille, directeur régional pour l'Amérique latine et les Caraïbes à l'Unicef.

La violence des gangs empoisonne le pays

Les gangs contrôlent environ 80% de Port-au-Prince, la capitale, et les crimes violents comme les viols, les enlèvements contre rançon, les vols à main armée et les détournements de voitures sont quotidiens. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, et le Premier ministre haïtien, Ariel Henry, appellent depuis des mois à une intervention internationale pour soutenir la police locale.

Outre la situation sécuritaire, une grave crise humanitaire, économique et politique secoue le pays des Caraïbes où aucune élection n'a eu lieu depuis 2016. "Près de 5,2 millions de personnes, soit environ la moitié de la population, ont besoin d'une aide humanitaire, dont 3 millions d'enfants", rappelle ainsi l'Unicef. "Les systèmes de santé locaux sont au bord de l'effondrement et les écoles sont attaquées, ce qui place la population civile dans une terreur constante", souligne l'agence onusienne.

La violence des gangs a notamment provoqué dans le pays une augmentation de 30% en un an de la malnutrition aiguë sévère chez les enfants, d'après des chiffres publiés en mai par l'Unicef. Près d'un enfant sur quatre souffre désormais de malnutrition chronique et 115 600 enfants devraient souffrir en 2023 de la forme de dénutrition la plus mortelle, d'après l'organisation.

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