Crise en Haïti : face à l'effondrement des structures de santé, des humanitaires sillonnent Port-au-Prince pour offrir des soins

Bien qu'un accord ait été trouvé pour former un conseil de transition, la situation sécuritaire reste très précaire sur l'île. Notamment l'accès aux soins et aux médicaments, que des ONG essaient de faciliter.
Article rédigé par franceinfo
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Des habitants quittent une zone près du ministère de l'Economie et des Finances après avoir entendu des coups de feu de gangs armés, le 2 avril 2024 à Port-au-Prince (Haïti). (CLARENS SIFFROY / AFP)

C'est une petite lueur d'espoir pour les Haïtiens. Les responsables politiques et les représentants de la société civile ont trouvé un accord pour former un conseil de transition. Il sera chargé de restaurer l'ordre sur l'île où les bandes armées font régner la terreur. Les violences ont redoublé après la démission du Premier ministre Ariel Henry début mars. Sur place, la situation sanitaire se dégrade de jour en jour, comme en témoignent les ONG encore sur place et qui font face à des défis sécuritaires majeurs.

Chaque jour, à bord d'une clinique mobile, l'équipe de l'ONG Alima, composée d'un médecin, d'un infirmier, d'une sage-femme et d'un psychologue, sillonne les rues de Port-au-Prince. Du moins, quand c'est possible. "S'il y a des attaques, malheureusement, on doit suspendre nos activités, ce qui arrive assez souvent, raconte Carlotta Pianigiani, coordinatrice des urgences chez Alima, qui était sur place il y a une semaine. Mais on arrive quand même à offrir des soins assez régulièrement."

Des structures pillées

Les humanitaires restés sur place suppléent les établissements de santé, car la plupart ne fonctionnent plus dans la capitale haïtienne. "Certaines structures ont été directement attaquées, par exemple c'est le cas de l'hôpital général, qui est le plus grand hôpital public de Port-au-Prince, observe l'humanitaire. Ces structures-là ensuite ont été pillées, vandalisées et il y a aussi des structures qui ne sont pas fonctionnelles parce qu'il manque de tout."

Avec la fermeture du port et de l'aéroport début mars, c'est toute la chaîne d'approvisionnement des médicaments qui est perturbée, avec une autre conséquence : "Vu la situation, les prix ont doublé voire triplé, déplore Carlotta Pianigiani, donc pour les organisations humanitaires et la population, l'accès aux médicaments est de plus en plus difficile." Des premiers cas de choléra ont été signalés parmi les 360 000 déplacés haïtiens.

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