Crise en Haïti : plus de 50 000 personnes ont fui la capitale Port-au-Prince au cours du seul mois de mars

L'immense majorité est partie pour échapper à la violence des gangs qui ravagent la capitale haïtienne, selon l'Organisation internationale pour les migrations.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des Haïtiens reçoivent de l'aide alimentaire à Port-au-Prince, le 30 mars 2024. (GUERINAULT LOUIS / ANADOLU / AFP)

L'ONU qualifiait déjà la situation de "cataclysmique". Entre le 8 et le 27 mars, plus de 50 000 personnes ont fui Port-au-Prince, dans leur immense majorité pour échapper à la violence des gangs qui ravagent la capitale haïtienne. "En plus de créer des déplacements à l'intérieur de la [métropole de Port-au-Prince], les attaques et l'insécurité généralisée poussent de plus en plus de personnes à quitter la capitale pour trouver refuge dans les provinces, en prenant les risques de passer par des routes contrôlées par des gangs", note l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), dans une étude rendue publique mardi 2 avril.

Les premières conclusions révèlent que 53 125 personnes ont quitté la zone métropolitaine lors de la période étudiée, dont 61% se sont rendus dans les départements du Grand Sud du pays, qui accueillent déjà "plus de 116 000 personnes" ayant fui Port-au-Prince "durant les mois passés". Huit personnes sur 10 sont parties à cause des violences des gangs et près de six sur 10 compte rester loin de la région de la capitale "aussi longtemps que nécessaire".

La plupart des Haïtiens se réfugient dans leurs familles

Plus de la moitié des personnes (53%) ont indiqué avoir choisi leur destination finale car elles en sont originaires. Par ailleurs, la quasi-totalité des personnes interrogées (97%) ont mentionné avoir une famille qui allait les accueillir.

Peut-être plus surprenant, quand les autorités des pays proches craignent une vague de réfugiés, 96% des personnes interrogées ont indiqué vouloir rester en Haïti. Seulement 3% veulent partir en République dominicaine voisine, et moins de 1% vers les Etats-Unis et le Brésil.

Haïti n'a plus de président depuis l'assassinat de Jovenel Moïse en 2021 et n'a plus de Parlement en exercice. Les dernières élections ont eu lieu en 2016. Depuis fin février, les puissants gangs haïtiens se sont associés pour attaquer les postes de police, les prisons, l'aéroport et le port maritime, dans le but d'évincer le Premier ministre Ariel Henry. Ce dernier a annoncé sa démission le 11 mars, mais le conseil de transition censé nommé son successeur n'a toujours pas été formé, faute d'accord entre les parties prenantes.

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