Comment une bombe atomique a failli tuer plusieurs millions d'Américains en 1961
Selon un document "déclassifié" repris vendredi par le "Guardian", la bombe H qui s'est échappée d'un bombardier B-52 aurait pu toucher Washington, Baltimore, Philadelphie et même New York .
Les autorités américaines ont toujours nié que des vies avaient été menacées lors de cet incident. Mais selon un document "déclassifié" repris vendredi 21 septembre par le Guardian, une bombe atomique américaine 260 fois plus puissante que celle d'Hiroshima a bien failli tuer plusieurs millions d'Américains en 1961.
Selon ce rapport obtenu par le journaliste Eric Schlosser en vertu de la loi sur le droit d'informer, un bombardier B-52 s'est disloqué en vol, laissant échapper deux bombes Mark 39 à hydrogène au-dessus de Goldsboro (Caroline du Nord).
Catastrophe évitée de justesse
L'une des deux bombes s'est comportée exactement comme si elle avait été larguée intentionnellement, malgré les mécanismes de sécurité. Son parachute s'est ouvert et le processus de mise feu s'est enclenché. La catastrophe a été évitée d'extrême justesse grâce à un modeste interrupteur à faible voltage.
A l'époque, l'incident a donné lieu à d'intenses spéculations quant à sa gravité. Il s'avère que Washington, Baltimore, Philadelphie et même New York auraient pu être touchées.
Mécanismes de sécurité insuffisants
Dans le rapport rédigé huit ans après, Parker Jones, ingénieur aux laboratoires nationaux de Sandia chargés de la sécurité mécanique de l'arsenal nucléaire, écrit que trois des quatre dispositifs sensés empêcher une mise à feu accidentelle n'ont pas fonctionné correctement.
"La bombe MK 39 Mod 2 ne possédait pas les mécanismes de sécurité appropriés pour un usage aéroporté à bord d'un B-52", conclut-t-il dans ce rapport intitulé "Goldsboro revisité, ou comment j'ai appris à ne méfier de la bombe H". Selon le Guardian, Eric Schlosser a découvert ce rapport au cours de recherches en vue de la rédaction d'un ouvrage sur la course aux armements.
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