Colombie : FARC, le retour imminent à la vie civile

L'accord de paix signé lundi 26 septembre 2016 entre les FARC, qui ont mené une guerilla permanente et semé la terreur dans le pays, et le gouvernement, fera vraiment date : les signataires pourraient recevoir prochainement le prix Nobel de la Paix. Dimanche 2 octobre, les Colombiens se prononceront par referendum pour ou contre cet accord. La réponse fait peu de doutes. Mais au sein des troupes des FARC, c'est une remise en question totale.

 

Le jour se lève à peine dans la jungle du Yari, le maquis des FARC, mais ceux-ci sont déjà debout : en cuisine, on prépare le "caldo", soupe de pommes de terrre et de poulet, l'aliment de base des guerilleros depuis des années. Mais avec l'accord de paix, l'ambiance est au désoeuvrement : Arbei, l'officier de l'état-major du Front 27 des FARC a du mal à mobiliser ses troupes : "L'ambiance a changé. Avant, nous devions assurer six ou sept sentinelles. Aujourd'hui, nous n'assurons plus qu'une garde par jour." Certains de ces combattants ont grandi dans la jungle : le retour à la vie civile passera par la case "études" et le fait d'apprendre à vivre sans armes et en ville, après 52 ans de maquis.

Notre fusil, c'est une partie de nous

Les guerilleros vont devoir rendre leurs fusils aux autorités : "C'est comme une partie de soi. A chaque événement, on est pris par surprise, le premier réflexe est de se défendre. En le laissant de côté, il nous restera seulement les mots", témoigne Aldemar, guérillero des FARC. "A l'issue du referendum, dimanche 2 octobre, si le "oui" l'emporte, les FARC seront rassemblés pour être démobilisés.