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"Ce sont les régions qui ont parlé" : au Chili, les partisans du "non" à la nouvelle constitution célèbrent la victoire

Plus de 60% des électeurs ont rejeté le projet de réforme de la constitution qui datait de l'ère Pinochet lors du référendum de dimanche. Les partisans du "Rechazo" estiment notamment que le nouveau texte s'adressait surtout aux habitants de la capitale.

Article rédigé par franceinfo - Naïla Derroisné
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des partisans du "non" (Rechazo) à la nouvelle constitution chilienne fêtent leur victoire après les résultats du référendum, à Santiago du Chili, dimanche 4 septembre 2022. (MARTIN BERNETTI / AFP)

Tous en cœur, les partisans du "non" à la nouvelle constitution ont chanté l’hymne national du Chili, dimanche 4 septembre dans les rues de la capitale Santiago. Juan Carlos, avocat, est venu célébrer la victoire du "Rechazo" (rejet) avec son épouse : "Beaucoup de gens avaient peur et n’osaient pas dire quel serait leur vote. Personne n’avait envisagé que le Rechazo serait si massif dans les urnes". Selon lui, pour une fois, c’est tout le pays qui s’est exprimé lors de ce référendum. 

Une participation historique

Lors de ce scrutin obligatoire – ce qui n’est pas le cas traditionnellement au Chili – les citoyens devaient approuver ou rejeter un ensemble de lois ayant vocation à remplacer la constitution jusqu'ici en vigueur et qui avait été écrite sous la dictature de Pinochet, en 1980. Sur les 15 millions d'électeurs, 13 millions ont voté : une participation historique. Le "Rechazo", le rejet du projet de réforme, l'a très largement emporté avec 61,9% des voix. 

Selon Juan Carlos, pour une fois, c’est tout le pays qui s’est exprimé lors de ce référendum : "Je suis très ému car ce sont les régions qui ont parlé. Elles ont toujours été reléguées au second plan mais enfin elles ont pu s’exprimer."

"Cela faisait longtemps que les élections se gagnaient essentiellement à Santiago, aujourd’hui c’est tout le Chili qui gagne !"

Juan Carlos, partisan du "non"

à franceinfo

Paula, venue elle aussi fêter la victoire du "non", n'a pas été convaincue par la nouvelle constitution mais elle n'est pas contre le principe de réformer le texte actuel : "Selon moi, la constitution actuelle n’a rien de mauvais mais elle créée des divisions et si nous voulons avoir un pays uni, la meilleure option ce serait d’en changer, tout en considérant la culture de notre pays. Car le projet de nouvelle constitution ne nous représentait d’aucune façon".   

Le président chilien Gabriel Boric a prononcé un discours après l’annonce des résultats en appelant toutes les forces politiques du pays à se réunir dès lundi pour lancer un nouveau processus constitutionnel. Ce projet de nouvelle constitution avait été lancé après le violent soulèvement populaire de 2019 réclamant plus de justice sociale. L'actuelle constitution, rédigée sous la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990), est toujours, malgré plusieurs réformes successives, considérée comme un frein à toute réforme sociale de fond.

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