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Bolivie : Evo Morales lance un appel au dialogue après l'occupation de médias d'Etat par des manifestants

Après la mutinerie d'unités policières, la tension ne cesse de monter dans le pays. Une partie de l'opposition demande toujours l'annulation de la réélection d'Evo Morales.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Manifestation contre le président Evo Morales à La Paz en Bolivie, le 9 novembre 2019. (CARLOS GARCIA RAWLINS / REUTERS)

La Bolivie toujours sous haute tension. Le président Evo Morales a lancé, samedi 9 novembre, un appel au dialogue pour tenter d'apaiser la contestation, mais l'appel a aussitôt été rejeté par l'opposition. "Je lance un appel au dialogue avec les partis qui ont obtenu des sièges au Parlement lors des dernières élections générales, soit quatre partis", a-t-il déclaré dans un discours à la nation.

"Je n'ai rien à négocier avec Evo Morales et avec son gouvernement", a rétorqué l'ancien président bolivien Carlos Mesa, principal rival d'Evo Morales lors du scrutin d'octobre. D'autres formations ont également décliné.

La maison d'un élu incendiée

Trois semaines après la réélection contestée d'Evo Morales, la contestation ne faiblit pas dans le pays. Des incidents ont été relevés dans la nuit de samedi à dimanche à El Alto, ville collée à La Paz et considérée comme un bastion d'Evo Morales, selon des médias locaux. Des groupes de manifestants pro-gouvernement ont bloqué le péage sur l'autoroute reliant les deux villes, tandis que les installations d'une chaîne de télévision privée, Unitel, ont été détruites, a dénoncé la chaîne dans un communiqué. Une foule de manifestants a occupé à La Paz les sièges de deux médias d'Etat, Bolivia TV et Radio Patria Nueva, et a contraint leurs employés à quitter les lieux.

Evo Morales a rapporté que la maison du gouverneur d'Oruro, membre du parti au pouvoir, le Mouvement vers le socialisme (MAS), avait été incendiée, ainsi que celle de sa sœur.

La veille, trois unités de la police se sont mutinées dans la ville de Cochabamba, puis à Sucre et à Santa Cruz. "Notre démocratie est en danger à cause du coup d'Etat en cours que des groupes violents ont lancé contre l'ordre constitutionnel. Nous dénonçons devant la communauté internationale cette attaque contre l'Etat de droit", avait écrit Evo Morales sur Twitter vendredi soir.

Outre l'élection de nouveaux parlementaires, le scrutin du 20 octobre a abouti à la réélection d'Evo Morales, au pouvoir depuis 2006, pour un quatrième mandat jusqu'en 2025. Or, l'opposition ne reconnaît pas cette élection, qu'elle estime entachée de fraude et réclame sa démission.

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