Obama appelle le Congrès à s'attaquer plus férocement aux inégalités
Dans son discours sur l'état de l'Union, mardi soir, le président américain juge que "la page de la crise est "tournée".
"Ce soir, nous tournons la page." Porté par de bons indicateurs économiques, Barack Obama a vanté le début d'une nouvelle ère pour les Etats-Unis, mardi 20 janvier, demandant au Congrès, réuni au grand complet, de s'attaquer désormais plus férocement aux inégalités.
Un catalogue de propositions pour réduire les inégalités
Mettant en avant le chemin parcouru depuis la "violente récession" qui a frappé son pays et le monde, le président américain a proposé, lors du traditionnel discours sur l'état de l'Union, d'augmenter la pression fiscale sur les foyers les plus aisés. "Accepterons-nous une économie où seuls quelques uns s'en sortent de manière spectaculaire ?", a lancé Barack Obama, à deux ans, jour pour jour, de son départ de la Maison Blanche. S'appuyant sur une économie en croissance, des déficits en baisse et une production énergétique "en plein essor", il a proposé, en particulier, la suppression d'une niche fiscale sur la taxation des revenus du capital qui frapperait presque exclusivement 1% des contribuables les plus riches.
Parmi les nombreuses pistes avancées, il a évoqué la simplification de l'accès à la propriété, la hausse du salaire minimum (actuellement établi à 7,25 dollars de l'heure), la réduction des inégalités salariales entre les hommes et les femmes, la mise en place de congés maternité et de congés maladie, ou encore la gratuité sous conditions des "community colleges", qui offrent des formations universitaires courtes.
Un débat difficile entre démocrates et républicains
En dépit des déclarations de bonnes intentions des deux camps, le débat entre démocrates et républicains s'annonce toutefois difficile. Les nombreux projets de réforme de Barack Obama, déclinés dans un discours à la tonalité résolument optimiste, devraient, en effet, se heurter à la vive opposition de ses adversaires républicains, désormais majoritaires dans les deux chambres, au moment où tout Washington a déjà les yeux tournés vers l'élection présidentielle de 2016.
Accusant le président américain de vouloir "punir le succès", le sénateur républicain Marco Rubio, qui pourrait se lancer dans la course à la Maison Blanche en 2016, a ainsi dénoncé "des propositions dépassées" se résumant à "plus d'impôts et plus de dépenses".
"Nous allons continuer à chasser les terroristes"
Sur le front international, Barack Obama a affiché la solidarité des Etats-Unis avec toutes les victimes du terrorisme, "d'une école du Pakistan aux rues de Paris". "Nous allons continuer à chasser les terroristes et à détruire leurs réseaux, et nous nous réservons le droit d'agir unilatéralement", a-t-il ajouté.
L'effort pour mettre à terre l'organisation Etat islamique "prendra du temps", "mais nous réussirons", a-t-il également lancé. Et le 44e président des Etats-Unis de dénoncer "la résurgence déplorable de l'antisémitisme dans certaines parties du monde", avant de condamner "les stéréotypes insultants contre des musulmans, dont la grande majorité partage notre engagement pour la paix".
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