Raoni à l'Élysée : la France a "des marges de progrès considérables" dans la protection de la forêt amazonienne, estime France Nature Environnement

La France "a des marges de progrès considérables" en matière de protection de la forêt amazonienne, estime Arnaud Schwartz, président de France Nature Environnement, dimanche 4 juin sur franceinfo. Emmanuel Macron reçoit ce même jour le chef indigène d'Amazonie Raoni Metuktire, en vue du Sommet des pays d'Amazonie, cet été, où la France a été invitée par le Brésil. "La France a aussi, avec la Guyane, un morceau de forêt amazonienne sur son propre territoire, et donc quelque chose de très concret à faire chez elle, pour la protéger", précise Arnaud Schwartz.

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francinfo : Le message de Raoni pour la protection de la forêt amazonienne est plus que jamais d'actualité, l'exploitation diminue, mais la forêt amazonienne est en diminution constante…

Arnaud Schwartz, président de France Nature Environnement : Oui, malgré sa réception par différents présidents de la République, il n'y a pas grand-chose qui change. Ce n'est pas forcément la faute des successifs présidents de la France, mais ils ont peut-être leur part de responsabilité aussi. Ce qui pose problème au niveau de la forêt amazonienne, c'est entre autres l'exploitation illégale du bois, l'exploitation aurifère et une agriculture industrialisée, mondialisée. Et pour tout cela, la France peut agir.

En recevant le cacique Raoni, Emmanuel Macron veut montrer un engagement sur la question écologique, cela vous semble-t-il légitime ?

Nul n'est parfait, mais la France a aussi, avec la Guyane, un morceau de forêt amazonienne sur son propre territoire, et donc quelque chose de très concret à faire chez elle, pour la protéger. C'est ce qu'on essaye de faire en luttant contre l'orpaillage illégal. Mais c'est aussi ce qu'on ne fait pas suffisamment contre l'exploitation d'or légalisée. Il y a des marges de progrès considérables.

De quelle façon pourrait agir la France en la matière ?

Déjà, on pourrait peut-être se poser la question de l'opportunité même de vouloir exploiter de l'or alors qu'il y en a tellement en circulation sur la planète. Sur le bois illégal, on est en train d'y travailler, de faire en sorte qu'il y en ait de moins en moins en circulation, qu'on puisse distinguer ce qui est d'origine légale ou pas. Mais sur l'agriculture industrialisée mondialisée, notamment l'élevage et les cultures OGM, là aussi, la France fait un peu l'inverse de ce qu'il faudrait. Elle fait plutôt la promotion de cela en développant une agriculture en partie tournée vers l'exportation, plutôt que d'essayer d'avoir une agriculture qui permette à chaque pays de subvenir à ses propres besoins.