Alors que Stanley Fischer a annoncé sa candidature ce week-end, Agustin Carstens a critiqué lundi Christine Lagarde
M. Carstens a pour rivaux déclarés au poste de directeur général du FMI Mme Lagarde et le gouverneur de la Banque d'Israël, Stanley Fischer. Le FMI prévoit de désigner le successeur au Français Dominique Strauss-Kahn dans le courant du mois.
"Il pourrait y avoir conflit d'intérêt" entre le Fonds monétaire international et l'Union européenne si la ministre française de l'Economie Christine Lagarde prenait la tête de l'institution, a affirmé lundi son rival mexicain Agustin Carstens. Le FMI "doit être légitime dans le sens où l'impartialité entre Etats membres prévaut, où il n'y a pas de faveurs faites à certaines régions, et où la représentation des pays est bien équilibrée", a affirmé le gouverneur de la Banque du Mexique lors d'une conférence à Washington.
M. Carstens a argumenté contre la perpétuation de la mainmise de l'Europe sur le poste, qui dure depuis 1946, notant que "depuis 2005 au moins", il était convenu qu'il fallait mettre un terme à l'accord entre Etats-Unis et Europe pour se partager les postes de président de la Banque mondiale et de directeur général du FMI.
"Je pense aussi qu'il pourrait y avoir un conflit d'intérêt" entre l'Union européenne et le FMI, a-t-il avancé. "Nous aurions une situation où les emprunteurs domineraient une institution créancière. Je pense que c'est un problème qu'il faut examiner", a-t-il souligné. Les pays européens, dont la Grèce, l'Irlande et le Portugal, sont aujourd'hui de loin les plus grands emprunteurs au FMI.
Le candidat mexicain Agustin Carstens a cependant estimé que sa rivale française Christine Lagarde avait des chances "très élevées" d'être désignée directrice générale.
La récente candidature de Stanley Fischer
Le gouverneur de la banque centrale d'Israël, Stanley Fischer, a annoncé ce week-end sa candidature. Originaire de Zambie, Stanley Fischer, âgé de 67 ans, a occupé les fonctions de directeur exécutif adjoint du FMI entre 1994 et 2001.
La vacance du poste de directeur général du FMI "a provoqué une occasion extraordinaire et inattendue, une occasion qui peut-être ne se présentera plus jamais, de se porter candidat à la direction du FMI, ce qu'après une longue réflexion j'ai décidé de faire", a expliqué M. Fischer dans un communiqué. Il a ajouté être conscient du fait qu'il s'agissait d'un processus compliqué et semé de possibles embûches, mais que cela ne constituait pas un obstacle à sa décision.
Considéré comme l'un des artisans de la résistance de l'économie israélienne lors de la crise financière de 2008, Stanley Fischer a reçu le soutien du ministre israélien des Finances, Yuval Steinitz.
"Le poste de directeur du FMI va à M. Fischer comme un gant, aussi bien en raison de son éducation et de l'énorme expérience qu'il a acquise au sein du FMI, la Banque mondiale, que des six ans au cours desquels il est devenu un atout pour l'économie israélienne en tant que gouverneur de la Banque centrale", a dit Youval Steinitz. Pour autant, a-t-il estimé, ses chances ne sont pas énormes, notamment en raison de "son âge" (67 ans).
Le gouverneur de la Banque d'Israël présenterait sur ses rivaux l'avantage de connaître parfaitement les rouages des organisations internationales de Washington: il a occupé les fonctions de chef économiste de la Banque mondiale (de 1988 à 1990) et de numéro 2 du FMI (de 1994 à 2001). Il peut compter sur les sympathies américaines ainsi que sur sa proximité avec le patron de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, dont il a été le conseiller.
Lagarde, favorite, reçoit de nouveaux soutiens
Dimanche, le ministre indonésien des Finances a apporté son soutien à Christine Lagarde. "Il s'agit d'une personne très professionnelle. Elle est habile dans les relations entre institutions et possède un haut degré d'intégrité et de compétences", a déclaré Agus Martowardojo, en marge du Forum économique mondial de Djakarta. La ministre française a également reçu le soutien de l'Egypte.
Parmi les puissances émergentes, le Brésil serait enclin à pencher en faveur de Christine Lagarde, mais la première économie d'Amérique latine n'a pas encore fait connaître sa position, précisait un responsable, vendredi.
Pour certains observateurs, Stanley Fischer a les qualifications requises pour diriger le FMI mais il s'est déclaré trop tard pour espérer devancer la ministre française. Lors de l'annonce de cette nouvelle candidature samedi, la ministre française se trouvait en Arabie saoudite afin de convaincre du bien-fondé de sa candidature.
Soutenue par l'Union européenne, Mme Lagarde fait figure de favorite pour s'installer dans le fauteuil de directeur général. Elle doit toutefois tenter de rallier à sa candidature les Chinois et les Américains alors que le Sud-Africain Trevor Manuel s'est retiré de la course vendredi.
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