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Variant Omicron : le Zimbabwe impose une quarantaine de dix jours aux visiteurs

Jusque-là relativement épargné, le Zimbabwe voit le nombre de cas de Covid exploser avec l'apparition du variant Omicron. Pour se protéger, le pays impose une quarantaine, au grand dam de sa diaspora à quelques jours des fêtes.

Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le variant Omicron du Covid a fait son apparition au Zimbabwe qui assiste à une flambée des contaminations. (NYASHA HANDIB / ANADOLU AGENCY)

Avec le variant Omicron, le Zimbabwe enregistre sa plus forte hausse des infections depuis le début de l’épidémie de Covid-19. Actuellement, un test sur trois effectués est positif, et cela alors que le nombre de tests réalisés ne cesse d’augmenter. La troisième vague en juillet dernier n’avait provoqué que 3 100 infections par jour dans le pays. Cette fois, les 4 000 cas sont déjà atteints. En une semaine, le nombre de cas a été multiplié par 17 ! Et ici la vaccination est un échec. Seulement trois des quinze millions de Zimbabwéens sont vaccinés, alors que la campagne a été lancée en février dernier. L’objectif était d’atteindre les dix millions de vaccinés à la fin de cette année.

Quarantaine

Face à cette vague, l'Université du Zimbabwe a annoncé l’arrêt des cours en présentiel à compter du 9 décembre. La justice du pays est également touchée, les audiences dans plusieurs tribunaux d’instance vont ainsi être suspendues. Avec environ deux millions de Zimbabwéens vivant en Afrique du Sud et voyageant régulièrement entre les deux pays, le Zimbabwe était particulièrement vulnérable à cette mutation apparue au sein de la nation Arc-en-ciel.

Installer un cordon sanitaire autour du pays devenait donc une nécessité. Désormais, selon le porte-parole du gouvernement, quiconque entrant dans le pays doit respecter une quarantaine de dix jours dans un hôtel à ses frais. Les 250 000 travailleurs zimbabwéens en Afrique du Sud sont bien évidemment les premières victimes de ces mesures, surtout à l’heure des fêtes de fin d’année, tout comme l’importante diaspora. Or, très peu d’entre eux peuvent se permettre de passer dix jours de "congés forcés" dans un hôtel, et encore moins de payer le séjour.

La diaspora pénalisée

Cela a bien évidemment bouleversé tous les projets de vacances en famille ou entre amis. Nombre de Zimbabwéens, selon VOA News, dénoncent cette mesure. Cela porte aussi un coup sérieux à la fragile économie nationale qui compte beaucoup sur l’afflux de devises de ses ressortissants expatriés. Car cette obligation de quarantaine concerne les voyageurs de tous les pays.

Paradoxalement, dans le même temps, l’Afrique du Sud voit quant à elle s'atténuer la suspicion à son égard. Le Royaume-Uni qui l’a placée sur la "liste rouge des voyages" serait sur le point d’alléger la mesure. En fait, la menace se fait moins forte sur la dangerosité du variant, et de toute manière Omicron s’est déjà largement diffusé dans le monde, ce qui ne justifie plus de mettre l’Afrique du Sud au ban des nations. Une analyse que visiblement le Zimbabwe ne partage pas encore.

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