Vers une aide humanitaire massive pour la Corne de l'Afrique
Il y a urgence, c'est sûr. Et il faut de l'argent, beaucoup. Tel est, en substance, le cri d'alarme lancé aujourd'hui par le patron de la FAO pour sauver la Corne de l'Afrique. Jacques Diouf, ci-devant directeur général de l'Organisation de l'ONU pour l'agriculture et l'alimentation, a chiffré les besoins à 300 millions de dollars pour les deux mois à venir, et à 1,6 milliard (1,1 milliard d'euros) pour l'année à venir.
Car la sécheresse qui sévit actuellement dans la Corne de l'Afrique - la pire depuis 60 ans - a déjà fait des dizaines de milliers de morts. Et menace 12 millions de personnes en Somalie, Kenya, Éthiopie, Djibouti, Soudan et Ouganda.
La communauté internationale se mobilise. Sans doute trop lentement. Une conférence des donateurs est prévue mercredi, à Nairobi.
_ Les ONG ont fait part de leur grande déception : elles espéraient que le montant des aides serait annoncé dès aujourd'hui. Tout juste le ministre français de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a-t-il rappelé que l'Union européenne allait apporter 100 millions d'euros, et que la France avait doublé son aide, à 10 millions. Avant la réunion, la Banque mondiale avait annoncé l'octroi de 500 millions de dollars.
Sans attendre la conférence de mercredi, la directrice du Programme alimentaire mondial a annoncé qu'un pont aérien pour Mogadiscio serait mis en place dès demain. “Notre principal sujet d'inquiétude, ce sont les enfants. Nous voyons
arriver des enfants qui sont tellement faibles, en état de malnutrition
avancée, qu'ils ont très peu de chances -moins de 40% de chances- de s'en
sortir”, raconte Josette Sheeran. “C'est le pire que j'aie jamais vu.”
Car la situation est particulièrement critique en Somalie : l'ONU a décrété
formellement la famine dans deux régions du sud, contrôlées par les insurgés
islamistes shebab. Qui refusent l'accès de la région aux humanitaires...
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