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Ce que l'on sait de l'enlèvement du prêtre français au Cameroun

Le père Georges Vandenbeusch a été enlevé dans le nord du pays, à 30 km de la frontière avec le Nigeria. Le groupe islamiste Boko Haram affirme le détenir.

Article rédigé par franceinfo
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Georges Vandenbeusch, le 21 juillet 2011 à Sceaux (Hauts-de-Seine).  (VILLE DE SCEAUX / AFP)

Un prêtre français a été enlevé dans un monastère du nord du Cameroun, a annoncé le ministère des Affaires étrangères, jeudi 14 novembre. Le lendemain, le groupe islamiste Boko Haram a affirmé le détenir, selon une source au sein du groupe islamiste.

François Hollande a déclaré, lors d'une conférence de presse à Monaco : "Tout sera fait pour qu'il puisse être libéré." Il a par ailleurs demandé aux Français "de ne pas mettre en danger leur vie" et d'éviter de se rendre dans cette région.

Selon le correspondant de l'Agence France-Presse à Yaoundé, le père Georges Vandenbeusch, âgé de 44 ans, a été capturé à 30 km de la frontière avec le Nigeria. Il s'occupait de la paroisse de Nguetchewe, une localité réputée dangereuse, rapporte Le Monde.

L'enlèvement a-t-il été revendiqué ?

Le groupe islamiste Boko Haram a affirmé vendredi 15 novembre détenir le prêtre, selon une source au sein du groupe islamiste. "Je peux vous confirmer que le prêtre français est aux mains des moujahidines de Jama'atu Ahlis Sunna Lidda'awati wal-Jihad (le nom arabe de Boko Haram), qui a mené l'opération en coordination avec Ansaru", a déclaré cette source. Ansaru est une émanation de Boko Haram et a déjà revendiqué dans le passé des enlèvements d'étrangers.

En février 2013, une famille de sept Français, dont quatre enfants, avait été enlevée dans cette région de l'extrême nord du Cameroun par le même groupe islamiste. Ils avaient été libérés en avril

Comment l'enlèvement s'est-il déroulé ?

"Les ravisseurs, qui étaient une quinzaine, sont arrivés sans voiture dans la nuit. Ils sont d'abord allés dans la maison des sœurs pour trouver de l'argent, il n'y en avait pas, et le père Georges a eu le temps de prévenir l'ambassade", a raconté Gérard Daucourt, évêque de Nanterre, au cours d'une conférence de presse à l'évêché. Les agresseurs ont d'abord fouillé la maison adjacente des religieuses, où ils ont essayé de forcer un coffre-fort.

Selon un témoin de la scène, le père Henri Djongyang, interrogé par Europe 1"des bandits qui réclamaient de l'argent" ont fait irruption dans l'habitation du prêtre, une maison fondée pour recueillir les réfugiés chrétiens qui fuyaient Boko Haram, précise Le Monde. Alors que le père Georges s'était réfugié dans sa chambre, "ils ont défoncé la porte et tout saccagé. Ils cherchaient le coffre-fort mais comme ils n'arrivaient pas à l'ouvrir, ils ont décidé de partir avec le père Georges."

"Comme la population était alertée et criait, a ajouté le père Henri Djongyiang, ils ont décidé de partir avec le père Georges. Ils l'ont emmené dans la direction du Nigeria qui est à peu près à 20 kilomètres d'ici." Une valise contenant un chéquier au nom du père Georges a été retrouvée un peu plus tard sur la route menant à la frontière nigériane.

La zone où vivait le prêtre était-elle dangereuse ?

Curé de la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Sceaux (Hauts-de-Seine) depuis neuf ans, Georges Vandenbeusch avait quitté la France pour le Cameroun en août 2011. La zone où il a été enlevé "était formellement déconseillée du fait du risque terroriste et du risque d'enlèvement, précise le Quai d'Orsay. En connaissance de cause, il avait fait le choix de demeurer dans sa paroisse pour l'exercice de sa mission."

François Hollande a appelé à la prudence les ressortissants français présents dans la région, jeudi. "Je veux demander à tous mes compatriotes, qui vivent ou se déplacent dans cette région maintenant considérée comme à risque élevé, de ne rien faire qui puisse mettre en danger leur vie ou les exposer à des enlèvements", a-t-il mis en garde.

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