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Le film à l'origine des émeutes en Libye et en Egypte

"L'innocence des musulmans", long-métrage réalisé par un promoteur immobilier israélo-américain, a déclenché de violentes manifestations anti-américaines.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Extrait du film de Sam Bacile, L'innocence des musulmans, qui ridiculise le prophète Mahomet. (YOUTUBE / FTVI)

AFRIQUE - Une poussée de violence secoue l'Egypte et la Libye depuis mardi 11 septembre. A l'origine des manifestations et attaques anti-américaines, qui ont fait au moins quatre morts, Innocence of Muslims (L'Innocence des musulmans), un film réalisé par un Israélo-Américain qui a décrit l'islam comme un "cancer" et une religion de la haine, dans un entretien au Wall Street Journal (article en anglais).

Que raconte le film ?

Il se veut une description de la vie du prophète Mahomet, et évoque notamment les thèmes de l'homosexualité et de la pédophilie. Des extraits de ce film à petit budget (5 millions de dollars), avec des costumes d'amateurs, un scénario confus et des décors artificiels, ont été postés sur internet ou diffusés sur des chaînes de télévision privées. Des acteurs parlant anglais avec l'accent américain y présentent les musulmans comme immoraux et gratuitement violents et tournent en dérision le prophète Mahomet.

 Comment a-t-il été réalisé ?

Le film est produit et réalisé par un promoteur immobilier israélo-américain de 54 ans originaire de Californie, Sam Bacile. Il a expliqué au Wall Street Journal qu'il l'avait produit avec 5 millions de dollars levés auprès d'une centaine de donateurs juifs, qu'il a refusé d'identifier. Il assure avoir travaillé avec 60 acteurs et une équipe de 45 personnes pour réaliser en Californie, en trois mois, ce film de deux heures. "Le film est politique. Pas religieux", assure-t-il. 

Quelles sont les réactions aux Etats-Unis ?

Sam Bacile n'est que la dernière figure en date à émerger de la frange islamophobe de l'extrême droite américaine. Le long-métrage a d'ailleurs été défendu par le très controversé pasteur Terry Jones, qui s'est attiré de nombreuses critiques par le passé, notamment pour avoir brûlé un exemplaire du Coran.

"C'est une production américaine, qui n'a pas pour objectif d'attaquer les musulmans mais de montrer l'idéologie destructrice de l'islam", explique-t-il dans un communiqué publié par le Wall Street Journal. Le pasteur a précisé qu'il comptait montrer un extrait de 13 minutes du film, mardi soir, dans son église de Gainesville, en Floride.

"Les Etats-Unis rejettent les efforts visant à dénigrer les croyances religieuses des autres, et nous devons tous, de façon non équivoque, nous opposer à ce genre de violence insensée qui coûte la vie à des fonctionnaires", a souligné de son côté le président américain Barack Obama, condamnant l'attaque qui a fait trois morts, dont l'ambassadeur américain, au consulat de Benghazi, en Libye.

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