Tunisie : le président Kaïs Saïed limoge la Première ministre Najla Bouden

Elle avait été la première femme de l'histoire du pays placée à la tête d'un gouvernement.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 1 min
La Première ministre tunisienne Najla Bouden s'adresse à la conférence d'été du Medef, à l'hippodrome de Longchamp, à Paris, le 30 août 2022. (ERIC PIERMONT / AFP)

Privée brutalement de son poste. Le président tunisien Kaïs Saied a limogé, mardi 2 août, la Première ministre Najla Bouden, selon un communiqué et une vidéo de la présidence tunisienne diffusés peu avant minuit. Elle avait été la première femme de l'histoire du pays placée à la tête d'un gouvernement. Aucune explication officielle n'a été donnée quant à son éviction, mais plusieurs médias locaux ont souligné le mécontentement du président face à un certain nombre de pénuries dans le pays.

Najla Bouden est remplacée par un ancien haut cadre de la Banque centrale, Ahmed Hachani, auquel il a été demandé de "surmonter des défis colossaux". Le nouveau chef de gouvernement a également étudié à la faculté de droit de l'université de Tunis, où Kaïs Saïed a enseigné le droit constitutionnel, a révélé l'intéressé sur Facebook. Complètement inconnu du grand public, il a immédiatement prêté serment devant le président.

Pénurie de pain et crainte d'émeutes

Ces derniers jours, plusieurs réunions ont eu lieu au sein du gouvernement autour de problèmes de pénuries de pain subventionné dans plusieurs régions. Selon des médias, Kaïs Saied, qui a récemment dit que "le pain est une ligne rouge pour les Tunisiens", redoute une réédition des émeutes du pain qui avaient fait 150 morts en 1984 sous Habib Bourguiba. 

En Tunisie, depuis les années 1970 face à une économie de bas salaires, l'Etat centralise l'achat d'un grand nombre de produits de base (farine, sucre, semoule, café, huile de cuisson) avant de les réinjecter sur le marché à des prix abordables. Le pays affronte depuis des mois des pénuries sporadiques de ces produits, liées, selon les économistes, à l'exigence des fournisseurs d'être payés à l'avance, ce que la Tunisie a beaucoup de mal à faire.

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