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Tunisie : des ONG dénoncent un discours "raciste et haineux" du président Kaïs Saied contre les migrants

Le chef d'Etat de la Tunisie a prôné mardi des "mesures urgentes" contre l'immigration clandestine d'Africains subsahariens dans son pays.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président tunisien, Kais Saied à Tunis (Tunisie), le 17 décembre 2022. (KHALED NASRAOUI / DPA / AFP)

"Un jour triste." Des ONG ont dénoncé mercredi 22 février un discours "raciste et haineux" du président tunisien, Kaïs Saied, au lendemain de sa charge contre les "hordes de migrants clandestins" venues d'Afrique subsaharienne, appelant à y "mettre rapidement fin".

Le chef de l'Etat a soutenu que cette immigration clandestine relevait d'une "entreprise criminelle ourdie à l'orée de ce siècle pour changer la composition démographique de la Tunisie", afin qu'elle soit considérée comme un pays "africain seulement" et estomper son caractère "arabo-musulman". Kaïs Saied a prôné mardi des "mesures urgentes", affirmant que leur présence était source de "violence, de crimes et d'actes inacceptables".

"Une grande déception et grande consternation"

"Ce discours provoque une grande déception et une grande consternation", a réagi auprès de l'AFP Romdhane Ben Amor, porte-parole du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux. "Le fait que le président d'un pays signataire de conventions internationales sur l'immigration tienne un tel discours est extrêmement grave", a-t-il souligné.

Mnemty, une association qui lutte contre les discriminations, a aussi condamné les propos du président tunisien. Elle dénonce un "discours de racisme et de haine et d'incitation à la violence contre les migrants subsahariens".

Kaïs Saied s'exprimait lors d'une réunion du Conseil de sécurité nationale "consacrée aux mesures urgentes qui doivent être prises pour faire face à l'arrivée en Tunisie d'un grand nombre de migrants clandestins en provenance d'Afrique subsaharienne", selon un communiqué de la présidence. Les autorités ont annoncé qu'au moins 138 migrants clandestins avaient été arrêtés ou interceptés en mer dans la nuit de mardi à mercredi.

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