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Tunisie : il porte plainte pour viol et se retrouve condamné pour homosexualité

L'homosexualité reste illégale en Tunisie. Au commissariat, le procureur a ordonné un test anal sur le plaignant, pour établir s'il avait déjà eu des relations homosexuelles par le passé. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une manifestation pour les droits des femmes et des personnes LGBT, le 13 août 2018; à Tunis, en Tunisie. (CHEDLY BEN IBRAHIM / NURPHOTO / AFP)

La Tunisie continue de réprimer les homosexuels. Un homme qui avait porté plainte pour viol, s'est retrouvé condamné à 6 mois de prison pour homosexualité, ont indiqué, lundi 11 février, le parquet et une association militant pour les droits des homosexuels. L'homme âgé de 26 ans, s'était rendu à un rendez-vous de nature sexuelle avec un autre homme rencontré sur Facebook, selon l'association Shams.

L'homosexualité étant illégale en Tunisie, les lieux de rencontre sont rares, et les réseaux sociaux forment une alternative, parfois risquée. Arrivée au rendez-vous, la victime s'est retrouvée face à deux hommes qui l'ont violé et puis lui ont volé ses effets, selon la version de la victime relayée par l'association Shams.

Pratique du test anal

Il s'est rendu au commissariat pour dénoncer ses agresseurs, mais le procureur a ordonné un test anal, pratique contestée mais fréquente en Tunisie, pour établir s'il avait déjà eu des relations homosexuelles par le passé. Il a été condamné à six mois de prison pour sodomie, et deux mois pour dénonciations calomnieuses, la cour ayant estimé qu'il ne s'agissait pas d'un viol mais d'une dispute à la suite de la relation sexuelle, a indiqué le parquet de Sfax.

Les deux autres hommes ont quand à eux été condamnés chacun à six mois de prison pour sodomie, 15 jours pour violences, et un mois et demi pour vol, selon la même source. Dans un communiqué, l'Association tunisienne Damj défendant les droits des homosexuels, a dénoncé ce "genre de procès qui représente une violation flagrante aux droits de l'Homme et à la dignité morale". Elle a appelé à "l'arrêt immédiat" de toutes les poursuites judiciaires se basant sur l'article 230 qui pénalise les rapports homosexuels et de la fin des examens anaux "humiliants".

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