Retour sur la révolution tunisienne, sept ans après
Le 14 janvier 2011, un vendeur s’immolait en Tunisie. C’était le début des "printemps arabes".
Un septième anniversaire sur fond de troubles sociaux. Ce dimanche 14 janvier, les Tunisiens célébraient les sept ans de la révolution qui chassait le dictateur Ben Ali du pouvoir et marquait le début des printemps arabes. Des milliers de personnes ont défilé dans les rues de Tunis, scandant parfois les mêmes slogans qu’en 2011. Nombre de Tunisiens déplorent la persistance des difficultés économiques et sociales à l’origine de la chute de la dictature : pauvreté, chômage et corruption. C’est dans ce contexte tendu que des manifestations violentes se multiplient dans tout le pays depuis le début de l’année.
Retour sur les quelques semaines qui ont fait basculer la Tunisie et les pays arabes.
L’immolation de Mohamed Bouazizi, coup d’envoi des manifestations
Tout débute le 17 décembre 2010. Mohamed Bouazizi, âgé de 26 ans, vend des fruits et des légumes sans permis, faute de trouver un travail. Mais la police saisit sa marchandise. Par désespoir et excédé par la pauvreté et les humiliations policières, il s'immole par le feu devant la préfecture de Sidi Bouzid. Deux jours plus tard, dans cette ville du centre de la Tunisie, débutent des manifestations contre la cherté de la vie. Le mécontentement gagne rapidement le centre-ouest de la Tunisie.
Le 5 janvier 2011, Mohamed Bouazizi meurt des suites de ses blessures. 5 000 personnes marchent derrière son cortège funèbre en criant vengeance. Les manifestations s'étendent et redoublent de violences. Des dizaines de morts sont à déplorer.
"Nous sommes là pour dénoncer la pouvoir qui a perdu toute forme de légitimité"
Le président Ben Ali dénonce quelques jours plus des "actes terroristes". Malgré sa promesse de créer 300 000 emplois, les émeutes se poursuivent en province et gagnent rapidement Tunis. Des milliers de manifestants martèlent le slogan "Ben Ali, assassin !" et demandent le renvoi du dictateur : "Nous sommes là pour soutenir les martyrs de cette contestation sociale et pour dénoncer la pouvoir qui a perdu toute forme de légitimité." explique un Tunisien.
Le 14 janvier 2011, vingt-huit jours après l'immolation de Mohamed Bouazizi, Ben Ali part se réfugier en Arabie saoudite et laisse les rênes du pouvoir après vingt-trois ans de dictature. C’est le début des printemps arabes.
À cette époque, l’acte de Mohamed Bouazizi est porteur d’espoir : "J’ai le sentiment qu’il a libéré la Tunisie. La Tunisie et tous les Tunisiens. J’espère qu’il libérera tous les peuples arabes." témoignait son frère Salem Bouazzi.
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