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Pourquoi la Tunisie veut se protéger du «danger» libyen
Les attentats terroristes qui ont frappé depuis le début de l’année la Tunisie ont tous été revendiqués par Daech. L’organisation Etat islamique qui compte dans ses rangs de nombreux djihadistes tunisiens est désormais bien implantée en Libye voisine et constitue une menace directe.
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Le mardi 24 novembre 2015, une attaque suicide vise la garde présidentielle en plein cœur de Tunis. Elle est menée par un kamikaze tunisien de 26 ans qui a déclenché sa ceinture d’explosifs dans le bus. C’est le troisième attentat perpétré par l’Etat islamique depuis le début de l’année en Tunisie après ceux du musée national du Bardo et d’un hôtel à Sousse. Et pour les autorités libyennes ces attaques ont été planifiées en Libye et leurs auteurs formés dans le pays voisin.
La filière libyenne
«Les commandants des groupes terroristes tunisiens se trouvent en Libye», avait affirmé le secrétaire d’Etat tunisien chargé de la sûreté Rafik Chelly fin novembre, avant d’être démis de ses fonctions. Quelques mois plus tôt, il avait même précisé que le camp d’entraînement se trouvait dans la localité de Sabratha à une centaine de kilomètres de la frontière tunisienne. Selon des estimations de l’ONU, entre 1000 et 1500 Tunisiens ont rejoint les groupes extrémistes en Libye.
Un mur à la frontière
Pour se protéger du «danger» libyen, la Tunisie a notamment renforcé la surveillance de ses frontières désertiques et maritimes avec son voisin.
Elle a déjà entrepris la construction d’un système d’obstacles constitué de tranchées et de murs difficiles à franchir. Un système de contrôle électronique équipé de radars a été mis en place pour contrôler le mouvement de personnes et de véhicules, comme le précise le site tunisien Réalités. Le nouveau dispositif sera achevé fin 2015.
Coordination régionale ?
La Tunisie n’est pas le seul pays menacé par l’expansion du terrorisme en Libye.
Tous les pays voisins se disent inquiets de la montée en puissance de Daech qui profite des divisions libyennes et de l’anarchie. Lors d’une réunion le 1er décembre 2015 à Alger, les pays frontaliers ont appelé à l’intensification de la lutte contre les terroristes en Libye. Leur priorité : l’installation d’un gouvernement d’union nationale.
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