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Tunisie : "le chaos" à Kasserine, ville livrée à elle-même

Malgré les appels au calme du président Ben Ali hier, les troubles se poursuivent en Tunisie, surtout dans la région du centre-ouest du pays, où tout a commencé à la mi-décembre. _ La ville de Kasserine, chef-lieu de cette région, est "livrée à elle-même", indique notre journaliste sur place, Claire Lalanne. Quatre civils y ont été tués lundi, selon les autorités.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © AFP)

"C'est le chaos à Kasserine", affirmait ce matin un responsable syndical de la région, évoquant notamment "une nuit de violences, de tirs de snipers, de pillages et de vols". Les autorités confirment à la mi-journée la mort de quatre civils, lundi, dans des affrontements avec la police.
Ces informations sont confirmées par l'envoyée spéciale de France Info : elle a assisté depuis son arrivée sur place à des scènes de pillage, notamment au magasin général de la ville, en partie incendié.
La ville est livrée à elle-même, on n'y voit plus aucune présence policière. Et les habitants de Kasserine, même s'ils s'inquiètent de la dégradation de la situation, comprennent la colère des manifestants : "les promesses de Ben Ali, c'est de la blague", disait ce matin un jeune homme. Avant d'affirmer que c'est tout le système politique et économique du pays qui doit changer.

Le bilan humain de ces émeutes est toujours très difficile à établir : le chiffre officiel est à présent de 18 morts. La présidente (tunisienne) de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme évoquait ce matin "au moins 35 morts", et le syndicaliste de Kasserine affirme que "plus de 50 morts" ont été recensés à l'hôpital régional.

Dans la capitale, Tunis, des unités de la police anti-émeute ont été déployées dès hier. Un rassemblement d'artistes, qui voulaient dénoncer la violence et l'usage des armes, a été dispersé en fin de matinée devant le théâtre.

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