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Témoignage Au Soudan, Khartoum est devenue "une ville fantôme : "ils sont tous partis" pour fuir les combats, témoigne un résident

La capitale soudanaise est le théâtre de combats entre l'armée régulière et les paramilitaires des Forces de soutien rapide. Nombre d’habitants ont pris la fuite et les denrées commencent à manquer, raconte un ressortissant soudanais, reclus chez lui avec sa famille.
Article rédigé par Faustine Calmel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Un immeuble de la capitale soudanaise Khartoum endommagé à la suite des combats  qui opposent l'armée régulière et les paramilitaires des Forces de soutien rapide, le 23 avril 2023.. (- / AFP)

Installé dans le nord de Khartoum, un ressortissant soudanais Mohamed Noor ne sort plus, dimanche 23 avril, de sa maison, qui abrite les cinq autres membres de sa famille. "On entend de temps en temps les bombardements, des tirs. On est entouré par les forces d’intervention rapide donc ce n’est pas très sûr de sortir de chez nous", décrit-il. 

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Évacuer les ressortissants, sans les mettre en danger, c’est ce qu’ont entrepris plusieurs pays comme la France et les États-Unis. Les opérations se poursuivent  alors que la capitale soudanaise est toujours le théâtre de combats entre l'armée régulière et les paramilitaires des Forces de soutien rapide. De nouveaux vols sont prévus lundi 24 avril, vers Djibouti. Le Quai d’Orsay a indiqué dans la matinée être parvenu à évacuer 388 personnes en tout, dont des Français, des Européens et des Africains. 

Les paramilitaires affrontent l'armée régulière juste un peu plus au sud du lieu de résidence de Mohamed Noor, sur les ponts qui traverse le Nil Bleu. Sur les réseaux sociaux, certains habitants filment les combats.

 

Enfin, ceux qui sont encore là, car beaucoup ont fui. Mohamed Noor décrit "une ville fantôme. Ils sont tous partis dans d’autres villes, à Mideini, à Chendi…". Des communes situées à plus de 200 kilomètres au nord de la capitale, plus au calme et où les conditions de vie sont aussi plus supportables. 

"Il y a des coupures d’électricité qui durent deux jours, parfois trois. Il n’y a pas d’eau potable au supermarché, pas de farine."

Mohamed Noor, un habitant de Khartoum

à franceinfo 

"On a de plus en plus de mal à trouver des marchandises", explique Mohamed Noor. Il puise donc dans les réserves de la maison, en espérant une rapide sortie de crise. Même s'il craint, qu'avant l'ouverture de pourparlers, le conflit ne fasse encore de nombreuses victimes. Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), les violences, principalement à Khartoum et au Darfour (ouest), ont déjà fait, depuis le 15 avril, plus de 420 morts et 3 700 blessés.

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