Soudan : pour avoir porté un pantalon, de la prison mais pas le fouet
La journaliste soudanaise Lubna Hussein avait été arrêtée début juillet par la police dans un restaurant de Khartoum, en même temps que 12 autres femmes, portant une "tenue indécente" : un pantalon large et une longue blouse.
Dix de ces femmes ont ensuite été convoquées par les forces de l’ordre et ont reçu chacune dix coups de fouet. La journaliste a, elle, décidé de contester les charges et d’entamer une campagne publique pour faire abolir cette loi controversée.
Jugée par le tribunal de Khartoum, elle échappe finalement à la flagellation et a été condamnée à une amende de 500 livres soudanaises (environ 150 euros).
_ La journaliste a refusé de verser cette amende : "je préfère aller en prison", a-t-elle dit. Le tribunal avait en effet prévu, en cas de non-paiement, de lui imposer une peine d'un mois de prison.
L’article 152 du code pénal soudanais, entré en vigueur il y a deux ans après le coup d’Etat de l’actuel président Omar el-Béchir, prévoit une peine maximale de 40 coups de fouet pour quiconque "commet un acte indécent, un acte qui viole la moralité publique, ou porte des vêtements indécents". Les pantalons sont considérés comme indécents dans la stricte interprétation de la charia, la loi islamique.
Gilles Halais, avec agences
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