Cet article date de plus d'onze ans.
Soudan du Sud : Yida, un camp de réfugiés en danger
Publié le 11/06/2013 13:38
Mis à jour le 11/06/2013 14:11
Temps de lecture : 1min
Le Soudan du Sud, le plus jeune pays d'Afrique*, fêtera ses deux ans en juillet 2013, après deux décennies de guerre civile et plus de deux millions de morts.
Des combats au sud du Soudan , pays voisin, ont poussé près de 200.000 personnes à traverser la frontière pour trouver refuge dans des camps, dont le principal est à Yida, dans l'état d'Unity. Ce camp est considéré par les Nations-Unies comme étant le plus problématique du monde .
L'arrivée de la saison des pluies , qui a débuté en mai, risque d'aggraver de façon catastrophique sa situation, tant au niveau de la sécurité que de la santé.
Huit photos illustrent ce propos.
Les réfugiés fuient au Soudan du Sud les combats dus à des contentieux territoriaux entre l'armée soudanaise et des rebelles de la branche Nord du Mouvement de libération des peuples du Soudan (SPLM-N). Les violences touchent les provinces du Kordofan-Sud et du Nil Bleu, au sud du Soudan, près de la frontière.
Les habitants du Nil Bleu, environ 110.000 personnes, sont partis vers l’Etat du Haut-Nil dans les camps de Doro et Jammam.
Les autres, ceux de la région de Kordofan-Sud, ont trouvé refuge dans les camp de Yida et, dans une moindre mesure, Nyiel et Pariang. (REUTERS/Ho New)
Si une dizaine de kilomètres séparent seulement la frontière du camp de Yida, il leur faut environ un jour de marche pour le rejoindre.
Toute la frontière est devenue extrêmement dangereuse pour les populations civiles en exode, ce qui rend le travail des associations humanitaires très difficile.
Les combats et les bombardements incessants de l'aviation soudanaise ont obligé les civils à fuir leurs maisons et les paysans à abandonner leurs terres. (REUTERS/Mohamed Nureldin Abdallah)
La saison des pluies, qui a débuté en mai-juin et dure six mois, inquiète au plus haut niveau les Nations-Unies et les organisations humanitaires.
Pendant cette période, le camp de Yida devient inaccessible par les routes qui sont inondées. Le danger est accru pour les réfugiés qui ne peuvent pas atteindre le camp et qui s'installent dans des coins où n'existe aucune infrastructure.
Lors de la saison des pluies, le paludisme et les infections respiratoires, telles que la pneumonie, sont responsables de 75% des hospitalisations. (NICHOLE SOBECKI / MSF / AFP)
Yida, qui était une ville de seulement 400 âmes, est devenue aujourd'hui un territoire de 1.200 hectares où s'entassent près de 75.000 réfugiés répartis selon leur ethnie.
Deux tiers sont des femmes et des enfants qui dépendent tous des nombreuses associations humanitaires. Beaucoup d'enfants souffrent de malnutrition.
Mais de plus en plus de réfugiés arrivent sans carte de rationnement et certains ne se sont même pas enregistrés auprès du Haut Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés. (AFP PHOTO/Hannah Mc'NEISH)
Beaucoup de réfugiés viennent des monts Nouba, que l'armée de Khartoum bombarde régulièrement avec des avions Antonov, car elle considère cette région du Kordofan du Sud, comme un bastion rebelle.
Les Noubas avaient largement soutenu l'Armée populaire de libération du Soudan, lors de la Seconde Guerre civile soudanaise. (REUTERS/Goran Tomasevic)
Ravivant de mauvais souvenirs, un avion-cargo Antonov, transportant de la nourriture, de même type que ceux employés par les forces aériennes soudanaises, s'est écrasé sans faire de victimes près du camp.
Plus gros que ceux habituellement utilisés et pouvant donc transporter plus de matériels, il a raté son atterrissage sur la minuscule piste de Yida. Cet échec inquiète d'autant plus les ONG car le ravitaillement, lors de la saison des pluies, ne peut se faire que par air. (REUTERS/Andreea Campeanu)
De plus, Yida, trop proche de la frontière, peut devenir une cible privilégiée des autorités de Khartoum, selon qui les rebelles utilisent parfois les camps pour se retrancher et même recruter de nouveaux combattants. Ce qu'a totalement démenti le SPLM-N.
Le danger empêche d'envisager des projets à long terme comme le développement des activités agricoles au sein du camp. (REUTERS/Goran Tomasevic)
L'une des solutions serait de démanteler le camp et de le recréer plus loin. Mais, outre les nombreuses complications que cela entraînerait, les réfugiés ne sont pas prêts pour l'instant à quitter cet environnement qui est leur est familier.
En avril 2013, un autre camp a été monté à Ajuong Thok, à plus de 70 km de Yida vers l’est et plus éloigné de la frontière. Mais seules quelques centaines de réfugiés ont accepté pour l'instant d'y être déplacés.
Ceux qui refusent ne reçoivent alors plus d’assistance, excepté en cas de maladie grave.
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