Peine de mort : 1 153 personnes exécutées dans le monde en 2023, dont 74% recensées en Iran, selon Amnesty international

C'est "le chiffre le plus haut" relevé par l'ONG depuis le pic exceptionnel de peines capitales en 2015.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une surveillante de prison dans un couloir de la prison d'Evin (Iran), le 13 juin 2006. (MORTEZA NIKOUBAZL / REUTERS)

1 153 exécutions ont été enregistrées en 2023 dans le monde et l'Iran représente à lui tout seul 74% de ce chiffre, indique le rapport d'Amnesty international sur la peine de mort, publié mercredi 29 mai et transmis à l'Agence Radio France. Par rapport à 2022, où il y avait eu 883 exécutions, cela représente une hausse globale de 31% (+270). Le nombre de peines capitales prononcées dans le monde a augmenté de 20% en 2023, atteignant ainsi un total de 2 428, précise Amnesty international.

1 153 exécutions, c'est "le chiffre le plus haut" relevé par l'ONG depuis le pic exceptionnel de 1 634 peines capitales en 2015 et c'est la première fois depuis 2016 (1 032 exécutions) que le total connu dépasse le millier. "En dépit de cette augmentation, le nombre de pays ayant procédé à des exécutions n’a jamais été aussi bas", tempère Amnesty international. Ils étaient 16 en 2023 contre 20 l'année précédente. Il n'y a pas eu d'exécutions en Europe, seuls les USA ont appliqué la peine de mort pour le continent américain, seule la Somalie s'agissant du continent africain.

Recours renforcé de la peine capitale en Iran

La Chine, l'Iran, l'Arabie saoudite, la Somalie et les États-Unis sont les cinq pays qui ont procédé au plus grand nombre d’exécutions en 2023. L'Iran représente 74% de toutes les exécutions recensées, et l'Arabie saoudite 15%. La Somalie et les États-Unis ont procédé à davantage d'exécutions en 2023 que l’année précédente.

En Iran, "les autorités ont renforcé leur recours à la peine capitale dans le but de répandre la peur au sein de la population et de resserrer leur emprise sur le pouvoir", analyse Amnesty international. Dans le détail en Iran, au moins 853 personnes ont été mises à mort en 2023 contre 576 en 2022, soit une hausse de 48%. Les exécutions "ont visé de manière disproportionnée la minorité ethnique baloutche d'Iran, laquelle représentait 20% des exécutions recensées mais seulement 5% environ de la population iranienne". Au moins 24 femmes et cinq personnes qui étaient mineures au moment des faits qui leur étaient reprochés ont été exécutées.

Chiffres inconnus dans plusieurs pays

Les chiffres concernant la peine de mort restent "inconnus en Chine qui reste leader mondiale des exécutions", soit "plusieurs milliers par an", selon le rapport d'Amnesty international. En Chine et au Vietnam, "les chiffres relatifs à l’application de la peine capitale sont classés secret d'État. Pour l'année 2023, il n'existe que très peu d’informations, voire aucune, sur certains pays, en particulier le Bélarus et la Corée du Nord", note l'ONG.

Enfin sur les méthodes d'exécution, l'Arabie saoudite pratique la décapitation, le Bangladesh, l'Egypte, Singapour, ou encore l'Iran, la pendaison, l'exécution par balle est utilisée en Afghanistan, en Corée du Nord, en Somalie ou encore Chine qui pratique avec les États-Unis l'injection létale. Au moins huit exécutions publiques ont été recensées : une au moins en Afghanistan et sept en Iran.

Amnesty international s'inquiète par ailleurs des régressions aux États-Unis notamment, avec une "hausse du nombre d'exécutions passé de 18 à 24". Les auteurs du rapport s'inquiètent par ailleurs que des "projets de loi visant le recours à des peletons d'exécution aient été présentés dans l'Idaho et au Tennessee". Néanmoins Amnesty international se félicite qu'à ce jour "112 pays ont aboli totalement la peine de mort et 144 l'ont fait en droit et en pratique".

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