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Réformes agraires : le Zimbabwe redistribue des terres abandonnées par les fermiers noirs

En 2000, l'ancien président Robert Mugabe avait fait exproprier de force les fermiers blancs du pays, afin de redistribuer leurs terres à des agriculteurs noirs.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des écoliers passent devant la ferme occupée de Devonia, à environ 40 km à l'est de Harare, le 21 juin 2000. (ODD ANDERSEN / AFP)

Le Zimbabwe a commencé à redistribuer des terres inexploitées qui avaient été octroyées aux agriculteurs noirs lors des sanglantes réformes agraires entreprises par le président Robert Mugabe au début des années 2000, a déclaré, le 30 mars 2022, le ministre zimbabwéen de l'Agriculture Anxious Masuka lors d'une conférence de presse.

"Ceux qui possèdent plusieurs fermes, ou ceux dont les fermes sont abandonnées, s'exposent à une expropriation. Les terres ainsi libérées seront redistribuées à des agriculteurs novices, qui sont inscrits sur une liste d'attente établie depuis les dernières réformes"

Anxious Masuka, ministre zimbabwéen de l'Agriculture

Conférence de presse

"Le Zimbabwe ne dispose pas de terres arables illimitées", prévient le ministre. "99% des terres sont déjà occupées, et celles que nous distribuons aux agriculteurs inscrits sur la liste d'attente sont prises à des noirs, pour être redistribuées à des noirs".

Expropriation forcée

En 2000, l'ancien président Robert Mugabe avait fait exproprier de force les fermiers blancs du pays, afin de redistribuer leurs terres à des agriculteurs noirs. Cette décision visait à réparer les inégalités issues de la colonisation britannique, mais dans les faits, des proches du pouvoir avaient largement bénéficié de cette redistribution. Les nouveaux propriétaires, mal formés et peu équipés, avaient laissé de larges pans de terres arables à l'abandon et le pays est désormais victime de pénuries alimentaires chroniques. Après la chute de Robert Mugabe en 2017, son successeur, Emmerson Mnangagwa avait adopté un discours réformiste et promis de panser les plaies des réformes agraires, voire d'indemniser des agriculteurs expropriés.

"Autosuffisance alimentaire"

Certains fermiers blancs ont déjà été autorisés à récupérer des terres à travers des partenariats locaux, a souligné  Anxious Musaka. "Il n'y a pas de critères particuliers", a assuré à l'AFP Vangelis Haritatos, adjoint du ministre de l'Agriculture. "Ce que nous voulons, c'est un système juste pour le plus grand nombre". "Nous souhaitons atteindre l'auto-suffisance alimentaire", a indiqué Vangelis Haritatos. Selon le Réseau d'alerte rapide anti-famine, environ 10 millions de Zimbabwéens, soit les deux tiers de la population, sont menacés par la faim après une saison des pluies décevante. Le Zimbabwe dépend largement des donateurs pour ses approvisionnements en produits alimentaires. 

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