RDC : deux vaccins pour éradiquer l'épidémie d'Ebola
Le vaccin fabriqué par Johnson & Johnson, qui avait fait l'objet d'une polémique lancée par l'ancien ministre congolais de la Santé, sera utilisé en RDC à compter de novembre 2019.
Un nouveau vaccin contre la maladie à virus Ebola sera utilisé à compter de novembre 2019 dans trois provinces de l'est de la République démocratique du Congo. L'épidémie a causé plus de 2 100 morts, a-t-on appris dimanche 13 octobre 2019 de source médicale.
"Il est temps d'utiliser le nouveau vaccin Ad26-ZEBOV-GP, fabriqué par la filiale belge de Johnson & Johnson (laboratoire américain). Vers le 18 octobre, le vaccin arrive à Goma (Nord-Kivu) et la vaccination va commencer au début de novembre", a déclaré à l'AFP, le Dr Jean-Jacques Muyembe, qui dirige la riposte contre l'épidémie d'Ebola en RDC. Il a été nommé le 20 juillet 2019. "Il y a déjà deux communes qui ont été choisies, Majingo et Kahembe, parce que dans une des communes il y a beaucoup de ressortissants de Beni, Butembo (Nord-Kivu, Est)... C'est donc une commune à risque", a expliqué le Dr Muyembe. Ces deux agglomérations étaient considérées comme des épicentres de l'épidémie.
"Nous allons étendre cette vaccination à nos petits commerçants, qui se rendent souvent au Rwanda pour protéger nos voisins", a-t-il ajouté, précisant que "si ça marche bien, nous allons étendre la vaccination au Sud-Kivu (est) et à l'Ituri (nord-est).
500 000 vaccins attendus en RDC
Le laboratoire belge va envoyer 500 000 doses en RDC et un lot de 200 000 doses au Rwanda voisin, a révélé le Dr Muyembe qui s'est aussi réjoui du fait que "l'épidémie est désormais confinée dans le nord en Ituri".
Le nouveau vaccin viendra compléter un autre fabriqué par le laboratoire américain Merck Sharpe and Dohme, le rVSV-ZEBOV-GF. La vaccination avec ce produit a démarré le 8 août 2018. Jusqu'ici 237 165 personnes l'ont reçu, lit-on dans le bulletin quotidien publié par les autorités sur l'évolution de l'épidémie daté du samedi 12 octobre 2019. Contrairement au vaccin Merck, qui n'en nécessite qu'une seule, le vaccin Johnson & Johnson nécessite deux injections à huit semaines d'intervalle.
L'utilisation de ce deuxième vaccin a fait l'objet d'une polémique. L'ancien ministre congolais de la Santé, le Dr Oly Ilunga, inculpé de détournement, s'y était opposé. Dans sa lettre de démission, le Dr Ilunga avait accusé "des acteurs qui ont fait preuve d'un manque d'éthique manifeste" de vouloir introduire ce vaccin dans le pays, sans plus de précision.
"Le vaccin Johnson & Johnson présente le plus de données sur le plan scientifique", a indiqué le Dr Muyembe qui fut membre de l’équipe de recherche ayant travaillé sur la première flambée connue de la maladie en 1976. La précédente épidémie de la fièvre hémorragique a fait 11 300 morts entre 2013 et 2016 en Afrique de l'Ouest.
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