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Nigeria : l’appel à l’aide de Leah, 15 ans, otage chrétienne de Boko Haram

Une collégienne, enlevée par le groupe islamiste Boko Haram en février 2018 avec une centaine de ses camarades dans le nord du Nigeria, a suppllé les autorités d'obtenir sa libération. Leah Sharibu est la seule adolescente du groupe encore détenue par la milice islamiste.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Des collégiennes nigérianes, enlevées dans leur pensionnat à Dapchi, dans le nord-est de Yobe, après leur libération le 23 mars 2018.  (PHILIP OJISUA / AFP)

«Je supplie le gouvernement et le président d’avoir pitié de moi et de me sauver», affirme une voix féminine balbutiante en haoussa, la langue la plus parlée dans le nord du Nigeria. Le message audio, reçu par les médias locaux le 27 août 2018, est accompagné d’une photo de Leah Sharibu, 15 ans portant un foulard islamique brun clair qui ne laisse voir que son visage. C’est la première preuve de vie de l’adolescente en captivité depuis plus de six mois.
 
La seule otage du groupe
Leah avait été enlevé dans un pensionnat de la ville de Dapchi, dans le nord-est du Nigeria, le 19 février avec une centaine d’autres collégiennes. Un rapt de masse, comme celui des 276 lycéennes de Chibok en 2014 qui avait suscité une indignation internationale. Sauf que cette-fois-ci, toutes les jeunes filles ont étés relâchées un mois après le rapt. Toutes sauf Leah, la seule chrétienne du groupe qui aurait refusé de renier sa religion.

 
Rançon et tensions
Le gouvernement se veut prudent sur la question et dit chercher à vérifier l’authenticité de l’enregistrement. «Rien ne sera épargné pour ramener toutes les filles à la maison», a affirmé le porte-parole de la présidence Garba Shehu sur Twitter. Le père de la jeune otage est sûr, quant à lui, qu’il s’agit bien de la voix de sa fille. «En tant que père, je ne peux pas me tromper», déclare à l’AFP Nathan Sharibu tout en précisant que le gouvernement ne l’avait pas contacté à ce sujet.

Le maintien en détention de Leah suscite des tensions. Des chrétiens accusent le gouvernement de ne pas tout faire pour obtenir la libération de la dernière captive du groupe du pensionnat de Dapchi.

Malgré le démenti officiel, d’importantes rançons avaient été payées pour la libération des autres collégiennes, comme le confirme un rapport de l’ONU.
 

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