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Mort de John Bompengo, icône du photojournalisme en RDC

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min

Le photoreporter est décédé du Covid-19 au centre hospitalier Diamant à Kinshasa.

Après avoir sombré dans le coma, John Bompengo est mort le 20 juin 2020 du coronavirus. Il avait 52 ans. En République démocratique du Congo (RDC), John Bompengo était une véritable icône pour les photoreporters. Ses collègues le décrivaient comme un journaliste hors pair, dont la passion pour son métier n'a jamais failli.

Bravant souvent le danger, Bompengo n'hésitait jamais à se rendre sur le terrain. En tant que photographe indépendant et vidéaste pour la célèbre agence AP, il était sur tous les fronts de l’information. Pendant 16 ans, il a couvert les crises majeures de la RDC : procès des assassins du président Laurent-Désiré Kabila, élections législatives et présidentielle de 2006, guerre des trois jours en 2012, troubles politiques et contestations de 2015 à 2018, épidémie d'Ebola, guerres dans l’est du pays…

Il a également travaillé à partir de 2011 pour le service d'information de Radio Okapi, un média d’information indépendant fondé en 2002 à l’initiative de l'ONG la Fondation Hirondelle et des Nations unies dans le cadre de la Monusco, une mission de maintien de la paix en RDC.

"Il excellait dans tous les domaines"

Andrew Drake, le directeur de l’information d'AP Afrique a déclaré à son sujet : "Il avait d'excellents contacts et des amis dans tout le pays. Que les nouvelles se lèvent à Kinshasa ou de l'autre côté de la rivière à Brazzaville, John était toujours au courant de tout pour arriver rapidement sur les lieux et ainsi obtenir les meilleures photos."

Jérôme Delay, directeur de la photographie d'AP Afrique, d'ajouter : "J’ai travaillé avec John pendant 15 ans. J'ai rarement vu un journaliste de terrain aussi dévoué... Il était une agence de presse internationale multi-format à lui tout seul – TV, radio, presse écrite et photos – il excellait dans tous les domaines."

John Bompengo sera enterré le vendredi 26 juin.

12 photos datées entre 2005 et 2019 illustrent ce propos.

Plus de deux ans après sa mort, le 1er février 2017 d’une embolie pulmonaire à Bruxelles, la dépouille de l'opposant historique et ex-Premier ministre de RDC, Etienne Tshisekedi, a pu enfin être rapatriée dans son pays. Le 1er juin 2019, une foule immense de sympathisants s’est rassemblée pour apercevoir son cercueil transporté au stade des martyrs de Kinshasa pour une cérémonie en son honneur.    (JOHN BOMPENGO / AP / SIPA)
Le 13 mai 2018 à Bikoro, dans l’ouest de la RDC, un agent de santé d’un laboratoire mobile prépare son matériel. Au cours des 40 dernières années, le pays a connu huit flambées d’Ebola. En 2018, Bikoro est devenu l’épicentre du virus. C’est la quatrième flambée qui est signalée dans cette province après celles de 1976, 1977 et 2014. L’Organisation mondiale de la Santé a débloqué un million de dollars pour stopper la propagation de la maladie.          (JOHN BOMPENGO / AP / SIPA)
Le 4 janvier 2018, les secouristes transportent les corps d'enfants noyés par les pluies torrentielles qui se sont abattues sur les habitations des quartiers populaires construites dans des zones dangereuses à Kinshasa. Au total, 48 personnes ont trouvé la mort à cause des inondations.   J (OHN BOMPENGO / AP / SIPA)
Le 19 septembre 2016, à Kinshasa, une famille passe près de la police anti-émeute. Pendant deux jours, pillages et affrontements entre forces de l'ordre et jeunes réclamant le départ du président Joseph Kabila ont éclaté dans la capitale. Ces violences, les pires qu'ait connues Kinshasa depuis janvier 2015, auraient fait une centaine de morts.        (JOHN BOMPENGO / AP / SIPA)
Le 30 juin 2016 à Kindu, des artistes en vêtements traditionnels célèbrent le 56e anniversaire de l'indépendance de la RDC. Malgré la crise politique liée aux élections, drapeaux et banderoles ont été déployés, danses et défilés militaires se sont déroulés pour fêter en grande pompe cet événement.            (JOHN BOMPENGO / AP / SIPA)
  Depuis le 19 janvier 2015, des manifestants protestent contre le projet visant à modifier la loi électorale, dont de nombreux Congolais estiment qu’il permet au président Joseph Kabila de rester en fonction au-delà de la limite de deux mandats consécutifs que lui impose la Constitution. Des routes sont bloquées, des voitures et des bus incendiés, des magasins pillés. La police tire sur les manifestants. 42 personnes ont été tuées, selon l’ONG la Fédération internationale pour les droits humains.        (JOHN BOMPENGO / AP / SIPA)
Le 28 mai 2014, de jeunes vendeurs de rue à Kinshasa. En RDC, les enfants des familles les plus pauvres doivent aider financièrement leurs parents dès leur plus jeune âge. Si en 2007 trois enfants sur quatre âgés de 5 à 17 ans travaillaient, en 2014 le chiffre a été réduit à deux. En sept ans, le travail des enfants a baissé de 46%, principalement dans les provinces de Kinshasa et du Nord-Kivu.        (JOHN BOMPENGO / AP / SIPA)
Le 30 décembre 2013, des soldats congolais se rassemblent autour des corps de deux hommes abattus par l’armée dans la capitale congolaise. Dans la journée, 70 personnes ont attaqué la télévision publique, le camp militaire de Tshatshi et l’aéroport international de Ndjili. 40 des 70 assaillants ont été tués par les forces de sécurité.      (JOHN BOMPENGO / AP / SIPA)
Le 19 décembre 2011, des opposantes au président réélu Joseph Kabila protestent contre les élections et manifestent leur soutien à Etienne Tshisekedi, à Kinshasa. Etienne Tshisekedi, a rejeté la réélection de Joseph Kabila à la présidentielle et s'est autoproclamé président "élu" de la RDC.     (JOHN BOMPENGO / AP / SIPA)
Le 4 octobre 2007, pompiers et secouristes de la Croix-Rouge s’affairent autour des décombres d'un avion de la compagnie privée congolaise Africa One, qui s’est écrasé sur un faubourg à l'est de Kinshasa. 37 personnes ont été tuées et 30 autres blessées. A cette époque, la flotte aérienne congolaise compte une cinquantaine de compagnies privées. La flotte est essentiellement composée de vieux avions de fabrication soviétique mal entretenus.  (JOHN BOMPENGO / AP / SIPA)
Le 27 juillet 2006, pour boucler sa campagne électorale pour le premier tour de l’élection présentielle, Jean-Pierre Bemba fait son entrée à Kinshasa. La foule pour l’accueillir est immense, mais des incidents violents vont avoir lieu. Sa résidence privée est incendiée et le campement de sa garde rapprochée complètement détruit par l’incendie. Puis le local de répétition du chanteur Werrason, partisan de Kabila, est saccagé. Le siège de la Haute autorité des médias et l’Eglise armée de l’Eternel du pasteur Soni Kafuta sont également pillés.      (JOHN BOMPENGO / AP / SIPA)
Le 30 juin 2005, des manifestations éclatent dans le quartier Victoire de Kinshasa, pour exiger le départ du président Joseph Kabila et des quatre vice-présidents de RDC. La manifestation est violemment réprimée par la police. Dix personnes sont tuées et des dizaines d’autres blessées.        (JOHN BOMPENGO / AP / SIPA)

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