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Maroc: une femme, soupçonnée d’acte sexuel en plein ramadan, violemment tabassée

Nouveau scandale de lynchage public au Maroc. Un homme et une femme ont été violemment agressés dans la région de Safi par un groupe d’hommes les soupçonnant d’avoir des rapports sexuels en pleine période de jeûne du ramadan. Une scène d’inquisition devenue courante à en croire la multiplication des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrant des redresseurs de tort autoproclamés en action.
Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Saisie d'écran du document vidéo du lynchage d'une femme soupçonnée d'acte sexuel en plein ramadan, diffusée sur You Tube le 31 mai 2018 (You Tube)

La scène a été filmée en plein jour, le 30 mai 2018, à proximité de Douar Oulad Mhaya dans la région de Safi.
 
Des attouchements sexuels en plein ramadan
Sur la vidéo diffusée par bladi.net et devenue virale sur la toile, on peut voir une femme désemparée, au visage ensanglanté, se réfugier dans une camionnette, et un homme tenter de la protéger contre des coups supplémentaires de leurs assaillants.
 
Ces derniers, visages cachés et armés de gourdins, viennent en effet de les attaquer sous prétexte qu’ils se livraient à des attouchements sexuels en pleine période de jeun du ramadan.
 


L’homme qui tente de donner un peu d’eau à la femme afin qu’elle se nettoie le visage, et qui serait le chauffeur de la camionnette, se prend encore quelques coups, ainsi que sa protégée dont on peut entendre les cris.
 
Agée d’une vingtaine d’année, elle assure qu’il ne faisait que l’accompagner pour une étude sur le terrain dans le cadre de ses recherches universitaires. Mais ces nouveaux inquisiteurs autoproclamés qui rendent justice de manière expéditive continuent de répéter : «C’est ramadan ! C’est ramadan !».
 
Des scènes devenues «récurrentes», comme le soulignent certaines réactions marocaines sur les réseaux sociaux espérant «que la justice mettent fin à tout ça…»


Des agressions au vu de tous grâce aux réseaux sociaux 
La circulation d’images tournées par téléphones portables mettent désormais à la portée de tout le monde des scènes de lynchages homophobes ou des agressions sexuelles contre des femmes dans le royaume.
 
Celle d’un individu en plein jour contre une adolescente sans que personne n’intervienne diffusée en mars 2018 ou celle, collective, contre une femme dans un bus à Casablanca en août 2017.
 
Sans oublier le passage à tabac de l’actrice Loubna Abi Dar pour avoir joué le rôle d’une prostituée dans le film Much loved de Nabil Ayouch et le harcèlement d’une touriste française par une foule à Tanger en juillet 2017, pour «tenue impudique».


 
En l’absence de réaction et de mesures drastiques des autorités marocaines contre ces agissements d'un autre âge, la justice de la rue a encore de beaux jours devant elle.
 

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