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Malawi: les «vampires » sèment la panique dans le pays

Des rumeurs sur des attaques de vampires se propagent depuis plusieurs semaines au Malawi et font trembler les habitants. La police et l’armée ont dû intervenir pour calmer la tension.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Jamiya Bauleni raconte qu'elle a été attaquée par des vampires dans son village de Ngolongoliwa, dans le district de Thyolo, le 28 octobre 2017. (Amos Gumulira / AFP)

 
«J’ai vu de la lumière dans un coin de mon toit. J'ai vu une corde pendre et de la fumée m’entourer. J’ai tenté, en vain, de me lever de mon lit et c’est là que j’ai senti une aiguille transpercer mon bras gauche.» L’histoire de Jamiya, 40 ans, est invraisemblable mais pas unique. Depuis le mois de septembre 2017, les récits de ce genre se multiplient et alimentent la rumeur sur la présence de «suceurs de sang».
 
Des «vampires» et des morts
Tout a commencé avec une histoire de vampires menaçants venus du Mozambique voisin. Au Malawi, où les croyances traditionnelles et les rituels de magie sont très présents, la rumeur court très vite et sème la panique. A la campagne, comme en ville, des gens ont peur d’êtres attaqués. Dans ce contexte d'«hystérie de masse» comme le souligne une déclaration offcielle de l'ordre des medecins, des groupes d’autodéfense se sont constitués pour pourchasser les suspects. Une dizaine de personnes ont été tuées.
 
Intervention de l’armée
Face à ces violences, le président Peter Mutharika a dû intervenir pour dénoncer la justice populaire. «Rien ne prouve l’existence de buveurs de sang. C’est un mensonge qui vise à déstabiliser la région», a-t-il insisté. Un couvre-feu a été imposé dans plusieurs districts et des renforts militaires ont été déployés pour ramener le calme.

Plus de 250 personnes concernées par les violences liées aux histoires de «vampires» ont été arrêtées.

Les difficultés économiques et les inégalités favorisent les scènes de violences et la propagation des rumeurs, comme l’explique à l’AFP Anthony Mtuta, maître de conférences en anthropologie à l’université catholique de Malawi. «Les pauvres pensent que les riches sont cupides et qu’ils leur sucent le sang».


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