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Les ânes kényans sauvent leur peau, très prisée des Chinois

Le trafic d'équidés a augmenté dans le pays.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Anes dans un abri pour animaux à Naivasha (Kenya). Photo prise le 16 janvier 2020. (AFP - GIOIA FORSTER / DPA)

Le Kenya a décidé d'interdire l'abattage d'ânes destinés à être utilisés pour la médecine chinoise, a-t-on appris le 28 février 2020 de source officielle. La pratique est condamnée par les défenseurs des animaux qui la jugent cruelle, inutile et dévastatrice pour les populations d'ânes du continent. 

L'interdiction, entrée en vigueur cette semaine, intervient après que "des personnes ont adressé une pétition (en ce sens) à mes services (...) parce que le vol d'ânes pour les vendre a augmenté", a déclaré le ministre de l'Agriculture Peter Munya à l'AFP. La multiplication des vols d'ânes porte préjudice aux agriculteurs, qui les utilisent pour transporter des produits agricoles et de l'eau, et provoque "un chômage massif", a précisé le ministère dans un communiqué.

Quatre abattoirs d'ânes ont un mois pour mettre un terme à leur activité.

L'organisation de défense des animaux Peta a salué la décision du Kenya de "rompre les liens avec un commerce cruel, qui condamne par millions de doux ânes à une mort lamentable". "Personne n'a besoin de peau d'âne, sauf l'animal né avec elle", a déclaré un responsable des campagnes de Peta, Jason Baker.

Réservé aux empereurs

Les peaux d'âne sont exportées en Chine pour fabriquer un remède traditionnel connu sous le nom d'"ejia". Celui-ci est utilisé pour améliorer la circulation sanguine, ralentir le vieillissement, et stimuler la libido et la fertilité. Autrefois réservé aux empereurs, ce produit est désormais prisé de la classe moyenne.

En 2019, une enquête de Peta avait montré que les ânes étaient battus ou mouraient après de longs voyages en camion en provenance de pays voisins. L'organisation de défense des animaux The Donkey Sanctuary, basée en Grande-Bretagne, avait alors déclaré à l'AFP que selon certaines informations, les animaux étaient rassemblés et tués à la mitrailleuse ou matraqués à mort.

La Chine se tourne de plus en plus vers l'Afrique pour satisfaire sa demande. Ces dernières années, sa propre population d'équidés a diminué de près de la moitié.

Plusieurs pays africains ont cependant interdit les abattoirs financés par des Chinois ou ont mis en œuvre des politiques visant à mettre un terme à l'exportation de peaux d'âne vers la Chine. Les ânes se reproduisant lentement et résistant mal au stress, les défenseurs des animaux redoutent qu'ils disparaissent en Afrique de l'Est d'ici quelques années.

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